L'athlète Lamyaâ Bekkali est, à moins de six mois des J.O de Londres, une des meilleures chances marocaine de médailles en taekwondo. Vice-championne du monde à seulement 23 ans, Lamyaâ est une force de la nature. Portrait d'une athlète déterminée à réussir. Lamyaâ Bekkali, avant d'être une sportive de haut niveau, est une passionnée. C'est comme ça qu'elle a commencé le taekwondo et c'est pour ça qu'elle continue. Née le 10 mai 1989 à Casablanca, la jeune athlète est une sportive dans l'âme. A 3 ans déjà, elle commence le Taekwondo avec son frère et ses sœurs. Et c'était son père qui lui a choisi cet art martial. « Au début le choix de Taekwondo, c'était une idée de mon père. Il a voulu que nous inscrivions moi, mon frère et mes sœurs pour se développer de façon harmonieuse et avoir, par la même occasion, des techniques de self-défense »,se souvient notre championne. Déjà enfant, l'univers du Taekwondo la séduisait. La magie de cet art martial l'a d'ailleurs immédiatement envouté et ce dès qu'elle avait franchi le pas dans le donjang du «club des champions». Les tenues, les coups de pieds, toute cette ambiance la fascinait et continue d'ailleurs de le faire. Dotée de grandes capacités physiques, sa puissance et sa tonicité, elle devient vite très efficace. Et les choses prirent alors une nouvelle tournure lorsqu'elle commença à participer aux différents championnats poussins, cadets puis juniors avant de briller chez les séniors. A l'âge de 16 ans, alors qu'elle participait à la première fois à une compétition internationale en 2005, Lamyaâ Bekkali crée l'évènement en s'adjugeant la médaille d'or lors de la coupe du monde francophone. Et ce ne fut pas tout puisque la taekwondoiste a même été sacrée meilleure combattante de cette compétition organisée au Niger. En 2011, l'athlète marocaine participe aux Championnats du Monde seniors de Gyeongju en Corée. Elle décroche l'argent à la surprise générale. « Le fait d'avoir le titre de vice-championne du monde était une réalisation très importante pour mon parcours sportif. J'étais vraiment très contente et fière même si je visais la médaille d'or », nous confit-elle. «La concurrence était rude. Il y avait les meilleurs taekwondoistes du Monde dans toutes les catégories : 150 pays, 900 athlètes. Et la pression a été énorme. J'avais fais cinq combats après avoir été dispensé du premier tour par forfait (classement mondial). J'avais battu la Vietnamienne Nguyen Thi Thanh Tao (1-13), l'Australienne Branca Bernadette (6-0), l'Ouzbek Guzal Narbabaeva (4-3) et la Turque Kubra Yangin (3-2). Mais en finale, j'ai perdu face à la Croate Ana Zaninovic (8-14). J'étais à deux doigts du sacre, mais je ne regrette rien», nous dit-elle. Avec ce sacre, elle fait son entrée par la grande porte chez les ténors de son sport. Quelle est autorisée à poursuivre à condition de réussir ses études. Jongler entre le sport et les études, Lamyaâ Bekkali s'en est d'ailleurs accommodée. « Durant mon parcours sportif, c'était hors de question de lâcher mes études ou avoir de mauvaises notes. Alors je fournis un double effort afin d'équilibrer entre mes études et le Taekwondo. C'est d'ailleurs la seule difficulté que j'ai rencontré tout au long de mon parcours sportif. Mais jusque là, je m'en suis bien sortie », avoue-t-elle. Ses journées sont réparties entre sport et étude. Il lui faut au minimum s'entrainer 4 heures sinon plus par jour dans les périodes de préparation. Et elle affirme qu'elle compte doubler ses efforts surtout que désormais son unique objectif, c'est participer aux Jeux de Londres et pouvoir monter sur le podium. « Je suis motivée pour les jeux olympiques. C'est mon ultime défi », lance-t-elle les yeux pleins d'espoir. Pas de voyage au Caire Pour des raisons purement techniques, la DTN a décidé que Lamyaâ Bekkali ne fasse pas partie de l'équipe nationale qui participera du 8 au 12 janvier en Egypte aux éliminatoires de la zone Afrique, qualificatives aux Jeux Olympiques-2012 de Londres. Le Maroc sera représenté par Sanae Atebrour (- 49 kg), Wiam Dislam (+73 kg) chez les dames et Issam Chernoubi (- 80 kg), Mohamed El Kharzazi (+ 80 kg) chez les messieurs. Le système de qualification de taekwondo prévoit que les athlètes classés premiers offrent des places aux J.O à leurs pays. Et ce n'est qu'après que les fédérations choisissent ceux et celles qui ont les représenter aux Jeux Olympiques.