Gad El Maleh. Voilà une valeur sûre sur laquelle capitalise le PAF (paysage audiovisuel français). Tout récemment, le verdict est tombé tel un couperet. L'humoriste marocain aura réussi à drainer un audimat des plus respectables : plus de 7 millions de téléspectateurs étaient restés scotchés à la petite lucarne. De quoi donner de l'urticaire aux dirigeants français qui se voient ainsi cloués au pilori par un beur. Lorsqu'on est victime des sondages qui cotent et décotent au gré de la conjoncture, nombreux sont les politiques français qui doivent nourrir les pires craintes sur leur avenir. Surtout par les temps qui courent aussi rapidement que les rumeurs qui ont mis à rude épreuve notre vénérable compatriote qui officiait, il n'y a pas si longtemps que cela, comme garde des sceaux. Rachida Dati serait la victime fashion par laquelle le dernier scandale de la politique «Bling-bling» est arrivé. Ce qu'elle doit se sentir petite la Rachida qui peine à se défaire des atours de la profession qu'elle a pu exercer au sein d'un Exécutif français des plus aléatoires. La droite est appelée à payer la dîme de son insuccès grandissant. Et l'avant-goût lui a été livré, sans papier cadeau, lors des dernières régionales qui ont permis de rosir la carte départementale française. Le raz-de-marée était aussi fort qu'inattendu. Un Tsunami politique ou presque. Voilà qui doit donner du tonus aux progressistes français qui critiquent le régime dit Sarkoland. Et Gad dans tout cela ? Il reste fidèle à lui-même. Il s'accroche à ce qu'il sait mieux faire que quiconque : l'humour mordant dont il fait preuve ne laisse pas indifférent. Mais que l'on se rassure déjà. El Maleh qu'il est ne nourrit point d'ambition politique démesurée. Même s'il fait avancer le schmilblick à sa façon, ce qui fait rager d'aucuns ailleurs, mais aussi ici, dans notre Royaume, il n'osera jamais se faire faire des habits à l'identique de Coluche. Il sait rester naturel, brut, tel qu'il est : un juif marocain qui fait marrer. Et on comprend dès lors le secret de sa réussite et de sa longévité. Point de chichi et zéro pointé sur l'échelle Richter du «Bling-bling». Ce succès médiatique qui court, court tout en ne donnant pas le moindre signe d'essoufflement a de quoi enrager les responsables de notre PAM à nous. Et ce n'est certainement pas le succès remporté par «Roumana et Bertal» auprès d'un public qui zappe drôlement qui a de quoi changer en quoi que ce soit la nature des choses. Notre paysage audiovisuel est d'une tristesse accablante. A telle enseigne que l'on persiste à nous rabattre sur des séries à l'eau de rose importées d'ailleurs et doublées en dialectal. Le Bosphore a de beaux jours devant lui et la créativité des Turques n'est point à blâmer. Bien au contraire. Alors, à qui distribuer le carton rouge ? Certainement pas au PAM, la formation du tracteur qui anime nôtre inconsistance politique en faisant feu de tout bois. Mais bel et bien aux dirigeants de la SNRT qui, devant l'échec patent du décollage du PAM, ils persistent quand même à garder la même attitude butée. Têtes de turques va ! Le résultat est bien connu : on zappe encore et toujours. Pour pouvoir capter, même en décalé, un brin de lumière signé Gad. Il est géant notre El Maleh qui fait rire ailleurs. Et jusqu'aux larmes ici bas. Tant mieux !