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Le fou de Aïcha
Publié dans Albayane le 03 - 07 - 2015

Assis au «café de la Grande Avenue» à ne rien faire, je tue le temps en jouant «sérieusement» aux mots fléchés dans le but de tester quotidiennement mon savoir , mes capacités, mes compétences et mes connaissances dans la langue de Racine. Je donne ma langue au chat devant deux définitions énigmatiques.
A mes côtés, mon vieil ami râle encore en buvant son café noir, trop amer pour moi et enfumant sa clope. Il grogne toujours. S'il ne trouve aucun sujet de protestation et de contestation dans les domaines socio-économique, artistique, politique ou sportif, il critique le temps. Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid, qu'il pleuve ou qu'il vente, il n'est jamais content! Dans notre petit groupe, on l'appelle « Ahmed / le Malentendu». C'est le malentendu en personne, un malentendu vivant! ...Oh ! non ! N'attendez surtout pas que je vous révèle mon sobri­quet: II est pire que celui de mon vieil ami... Fai­sant semblant de réfléchir dans le but de remplir toute la grille et sauver ma langue du chat qui commence à se lécher les babines et prouver que mes connaissances lexicales sont bonnes, pour ne pas dire excellentes, je regarde savamment les passants... Et le voilà qui vient, émergeant de la foule comme une âme en peine. Il vient se met­tre au beau milieu du trottoir, regarde fixement les consommateurs sans mot dire. Il reste là figé comme s'il attendait quelque chose ou quelqu'un. Il regarde loin. Soudain, il s'en va lentement sans importuner le monde qui l'entoure et disparaît dans la houle humaine... Cet homme qui vient de passer sans que personne ne lui prête la moindre importance, m'était très familier. Je voyage aus­sitôt dans ma tête et je fais un «Flash-back» digne d'un grand film d'auteur : J'étais encore collégien. Les garçons qui étudiaient au collège «Prince Héritier» allaient voir les filles du collège «Lalla Meryem» faire du sport, allez savoir pour­quoi! Pourquoi diable des adolescents venaient-ils chaque jour regarder des collégiennes en tenue de sport courir et faire des mouvements sportifs sur le terrain de sport de leur collège? Je n'en ai aucune idée! ...Et là, devant le portail du collège, un jeune homme attendait patiemment la sortie des filles, à 17 heures.Il portait une chemise rouge, un panta­lon blanc «Pattes d'éléphant» (en vogue à l'époque), des chaussures noires qui n'avaient jamais eu l'honneur de connaî­tre le cirage. Il se peignait minutieusement les cheveux en y ajoutant de l'huile afin qu'ils brillent. Et à la main, il avait toujours des roses rouges. On l'appelait «Houbane» (l'amoureux). Il avait un sourire stupide, un peu timide. Il marchait et faisait des ges­tes comme une fille. Quand il riait, il se cachait la bouche avec la pomme de la main. En sortant des classes, les filles l'entouraient, le taquinaient, le chatouil­laient, le pinçaient. Elles n'avaient nulle­ment peur de lui. Il était anodin, aussi inoffensif qu'un bébé. Il était leur jouet! Cela ne le dérangeait pas du tout; il riait avec elles, leur offrait ses fleurs, leur disait des mots tendres. Elles lui demandaient toujours : «Où est Aïcha?» Il répondait tou­jours : «Aïcha viendra ;Aïcha ma belle, ma vie, ma raison. Elle viendra!» Pauvre bougre! Tout le monde se moquait ouverte­ment de lui. Même les petits enfants le suivaient dans la rue en criant :«Houbane, l'amoureux! Houbane, le fou!»... On m'a dit qu'un amour impossible l'avait rendu fou. Y a-t-il encore des amoureux fous au début du XXI ème siècle? Si l'Arabie d'antan avait son «Kaïss» et l'Italie son «Roméo», je peux vous affirmer que «Agadir» a son «Hou­bane».. . Dans une autre version, ce pauvre jeune homme serait victime de la sorcellerie infâme des femmes. On raconte qu'on lui a fait «man­ger» un breuvage très spécial qui lui a fait perdre le nord et les autres points cardi­naux. Qui croire?... l'essentiel est que Houbane existe encore. Il déambule dans les rues d'Agadir mais n'attend plus les fil­les devant le portail du collège. Serait-il guéri de sa maladie d'amour? A-t-il vomi son «Toukal» ? Qui sait ?...

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