En recourant à l'analyse de l'ADN, la chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida a jugé un jeune homme coupable de viol et lui a attribué la parenté de l'enfant, fruit de son acte. Les larmes aux yeux, elle a supplié son amant de tenir sa promesse. Il lui avait promis de l'épouser et de ne jamais l'abandonner. Il l'a scrutée de haut en bas, puis il lui a expliqué qu'il ne pense pas au mariage pour le moment. Et si un jour il décide de se marier, il choisira une autre fille. Elle l'a imploré de se marier avec elle au moins jusqu'au jour où elle mettra son bébé au monde. Mais en vain. Il s'est contenté de lui remettre une somme de 500 dirhams. Avant de partir, il lui a fait savoir qu'il est prêt à lui verser une autre somme d'argent. Les larmes aux yeux, elle l'a regardé sans ajouter mot. Elle ne sait à quel saint se vouer. Et elle est retournée chez elle pour confier son secret à sa mère. Comment résoudre ce problème ? C'est la question qui ne cesse de la tarauder. Sa mère lui recommandé de porter plainte contre lui. Dans sa plainte, elle a relaté toute son histoire avec cet homme, le père, dit-elle, de son enfant. Il la suivait quand elle se rendait au collège à Khémis Zmamra, province d'El Jadida, où elle poursuivait ses études. Il ne la perdait pas de vue même sur le chemin du retour. Il l'abordait à chaque occasion pour lui chuchoter des mots mielleux. Au fil des jours, elle a fini par accepter de nouer une relation avec lui, surtout lorsqu'il lui a promis le mariage. Quelques semaines plus tard, a-t-elle précisé dans sa plainte, il lui a expliqué que sa mère souhaitait faire sa connaissance puisqu'elle sera sa belle-fille. Elle l'a accompagné. En rentrant à la maison, elle a remarqué qu'il n'y avait personne. Quand elle s'est apprêtée à partir, il lui a expliqué que sa mère est chez une voisine et qu'elle les rejoindra dans quelques minutes. Après quoi, il lui a donné un verre de jus d'oranges avant de l'obliger à coucher avec lui. En la violentant, il a abusé d'elle. Après, la jeune fille est tombée enceinte. Convoqué et soumis aux interrogatoires, il a nié les accusations de la jeune collégienne. Il a précisé qu'elle jouissait d'une mauvaise réputation: elle entretenait des relations amoureuses avec des hommes et qu'elle avait déjà accusé deux jeunes hommes de tentative de viol. Ces derniers ont été condamnés à six mois de prison ferme, a-t-il ajouté dans ses déclarations. Chose qu'elle n'a pas niée. Les enquêteurs ont interrogé des témoins, mais les témoignages de ces derniers n'ont pas apporté d'autres éléments convaincants. Entre-temps, la jeune collégienne a accouché. Au cours du procès, il n'y a eu que la parole de l'un contre celle de l'autre. La justice d'El Jadida a alors décidé de recourir à l'analyse de l'ADN. En mars 2005, les services concernés de la Gendarmerie royale ont prélevé quelques gouttes de sang du mis en cause et un échantillon de la salive du nouveau-né pour les envoyer au Laboratoire scientifique de la Gendarmerie royale à Rabat. Les analyses ont conclu que la correspondance de l'ADN de l'enfant à celui de l'accusé atteint 99,9998 %. Et pourtant, le prévenu a continué à clamer son innocence devant le juge d'instruction qui a porté l'affaire devant la chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida. Devant cette dernière, il a contunué de clamer son innocence. Mais le rapport de l'analyse de l'ADN, qui lui a attribué la parenté de l'enfant, a poussé la Cour à trancher en faveur de la plaignante en jugeant le concerné coupable et le condamnant à deux ans de prison ferme.