Jugé coupable pour viol, Omar, un repris de justice incorrigible ayant des antécédents dans le trafic et consommation de drogue, est condamné à huit ans de réclusion criminelle pour viol d'une mineure. Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Une dizaine de personnes occupaient les sièges de la salle d'audience. Le président de la cour feuilletait l'un des cinq dossiers déposés devant lui. De l'autre côté, au banc des accusés, cinq mis en cause scrutaient un jeune homme qui se tenait devant les trois magistrats. Accusé de vol qualifié, cet adolescent a nié avoir perpétré de vol à bord d'un vélomoteur avec la complicité d'un autre adolescent qui est en état de fuite. En ouvrant le deuxième dossier, le président de la cour a appelé Abdelali à la barre. Ce dernier avançait à pas lents pour se tenir enfin devant la cour. Le président qui regardait encore son dossier lui a demandé de décliner son identité. «Omar, né en 1978 à Casablanca, marchand ambulant et demeurant au quartier Moulay Rachid, Casablanca», affirme Omar qui fixait les magistrats d'un regard perçant. Il semble avoir l'habitude de se tenir devant les magistrats. Il leur répondait sans balbutier. Effectivement, interrogé par le président sur ses antécédents judiciaires, il a avoué avec froideur avoir purgé à deux reprises des peines d'emprisonnement de quatre et de huit mois ferme, pour trafic et consommation de drogue. «Cette fois-ci, tu es poursuivi pour viol d'une mineure», lui précise le président de la cour. Omar criait son innocence en expliquant qu'il entretenait une relation amoureuse avec Samira qui l'a accusé de viol. Il a précisé à la cour qu'il ignorait qu'elle était mineure. Il a ajouté que la victime lui avait confié avoir vingt ans et que sa corpulence l'a trompé. Omar, qui s'exprimait devant la cour sans complexe et sans crainte a affirmé avoir couché avec elle à trois reprises. «Etait-elle vierge ?», interrogeait le président de la cour. À cette interrogation, Omar a répondu qu'elle ne l'était pas. Aussitôt, le président de la cour lui a demandé la raison pour laquelle Samira l'a accusé de viol. «Il s'agit d'une vengeance», indique-t-il. Et d'ajouter: «Quand j'ai refusé de l'épouser, elle a inventé l'histoire de son viol et alerté sa mère qui n'a pas tardé à porter plainte». Le président de la cour lui a expliqué que ses déclarations consignées dans le procès-verbal contredisent ses réponses devant la cour. Manifestant son étonnement, il a expliqué qu'il n'a rien déclaré à la police. « Mais ta signature prouve le contraire », lui fait remarquer le président. Omar s'est tu. Le président a appelé la victime, Samira et sa mère qui attendaient en dehors de la salle d'audience. Âgée de seize ans, Samira a déclaré à la cour être sortie vers 20h pour faire des courses au marché, qui se trouve à quelques mètres de chez elle. Sur le chemin, elle a croisé Omar. Ce dernier lui a demandé de l'accompagner pour faire l'amour avec lui. Samira a expliqué avoir refusé son indécente proposition. Elle a précisé qu'il semblait être sous l'effet de la drogue. Elle l'a supplié de la laisser en paix. Mais en vain. Il l'a menacée avec un couteau qu'il cachait sous son tricot. Ni ses supplices ni ses larmes n'ont attendri son cœur. Elle a fini par le suivre jusqu'à un terrain vague. Il l'a obligée d'enlever sa jupe. Quelques secondes plus tard, elle a remarqué quelques gouttes de sang qui coulaient de sa partie intime. Deux heures plus tard, il l'a relâchée et il a disparu dans l'obscurité. Elle est retournée chez elle dans un état lamentable. Elle a raconté toute l'histoire à sa mère. Après avoir prêté serment, cette dernière a déclaré à la cour avoir demandé à sa fille d'acheter un détergent. Seulement, elle est revenue deux heures plus tard les larmes aux yeux. Ces déclarations ont été rejetées par l'avocat de la défense qui a rétorqué lors de sa plaidoirie que sa mère avait sollicité Omar d'épouser sa fille. Le jeune homme a refusé parce que la fille avait une mauvaise réputation dans son quartier. Suite au refus, elles ont recouru à la police pour déposer une plainte et ont inventé l'histoire de viol. Le représentant du ministère public a précisé lors de son réquisitoire que Omar est un repris de justice en trafic et consommation de drogue. Et sous l'effet de drogue, Omar ne pensait qu'à ses désirs bestiaux, a ajouté le représentant du ministère public qui a requis une peine maximale. Après les délibérations, la cour a jugé Omar coupable pour viol et l'a condamné à 8 ans de réclusion criminelle.