Naguère, les assemblées générales se déroulaient sous un air de convivialité et des bonnes retrouvailles. A bout portant, les débats s'articulaient sur les respects de chaque intervenant. La consigne, même en cas de désaccord, est au fair-play. En clair, le droit à la différence primait sur toutes autres considérations. Aujourd'hui, autres temps… Autres mœurs. La violence orale ou physique comme c'est le cas ce jour, s'est érigée au fil des ans, en conquérante des lieux. Chemin faisant, à la veille de chaque assemblée générale, les alliances contre nature se font et se défont au gré du copinage et des intérêts des uns et des autres. Dans le feu de l'action, chaque camp, en mal de copie, s'ingénie à battre le rappel de ses troupes et … à embrigader des chiffonniers pour la circonstance. A pas de charge, la Ligue du Sud de football n'a pas dérogé à cette règle. A hargne inégalée, la goujaterie s'est voulu hélas, la maitresse des lieux sur fond de lugubres et sinistres actes de vandalisme. A cet effet, l'assistance de cette A.G.O, a vécu d'interminables moments d'obsessions et de peur générées par certains alliés mécontents des résultats de l'urne. Les participants avaient des frissons dans le dos. Et… à l'annonce de la réélection de Alaoui Moudni, la muflerie en ordre de bataille rangée, a pris le dessus. Ailes aux talents, l'assistance s'est empressée de prendre ses jambes à son cou. Le mot d'ordre est au sauve qui peut. Il est vrai que la sécurité de ce grand palace (à 13 Km de Marrakech), assistée par les gendarmes en faction, étaient totalement dépassées par ces sinistres et déplorables actes de sauvagerie. Heureusement que le pire a été évité, grâce au renfort tous azimuts, d'autres gendarmes venus épauler leurs collègues. A noter que la délégation de la Fédération royale marocaine de football, s'est refugiée dans un bureau, sous une bonne protection. Par ailleurs, au palier de cette AGO, 66 équipes sur 70 autres invitées, se sont présentées à ces joutes. L'ordre du jour, portait sur la lecture des rapports, moral et financier, ainsi que l'élection du nouveau président. Encore faut-il ajouter que les deux documents avaient généré de longues plaidoiries qui ont duré plus de six heures. Malheureusement, les débats ne tournaient que sur de futiles questions d'intérêts personnels. Et il est vrai que chaque équipe ne prêchait que pour sa paroisse. En somme, l'intérêt général de cette discipline est relégué au dernier plan. Beaucoup d'intervenants s'épuisaient en objurgations. D'autres s'égaraient en conjectures. Une autre partie s'est réfugié dans le mutisme, laissant le soin aux orateurs avérés de mener le bal. Cependant, après cette longue soirée, l'assistance avait adopté les deux rapports. Et, quitus en main. L'ancien président, Alaoui Moudni, présenta sa démission. L'épreuve des urnes le reconduit dans ses fonctions avec 131 voix pour, et 117 voix contre l'autre candidat, Alali Atifi. A l'annonce du verdict, les scènes de vandalisme pleuvaient de partout. La casse prenait le poil de la bête et on se demandait dans quel état, ces vandales allaient gérer les affaires de cette ligue, si par malheur, ils avaient la faveur des voix. Moralité… le football régional est, semble-t-il, sauvé de ces mains… Et, vivement les urnes.