Le Parti du progrès et du socialisme est en train de clore ses sept décennies d'existence. A travers le royaume, ses sections et secteurs, toutes consonances confondues, fêtent cet événement pathétique. Le septuagénaire, pétri de maturité, enlacé de circonspection, s'en va souffler sa 7Oe chandelle, dans l'usure du temps. Au cœur du relief corrosif, le PPS est-il, pour autant, un vieil apparat novateur ou un instrument vieux, bon à se faire congédier ? A coup sûr, la longévité finit par corroder, surtout quant il s'agit d'un compresseur, mis à part par des réactionnaires et des oppresseurs. Au fait, à travers le monde, nombre de forces ouvrières ont plié bagage, rongées par les grabuges de l'oligarchie et de la conservation. Fort de ses mues, à la fois attachées aux idéaux identitaires fondateurs et résolues aux fluctuations conjoncturelles, le PPS a toujours su sortir son épingle du jeu, dans un entourage souvent hostile et anéantissant. A peine s'est-il constitué, en novembre 1943, sous le nom de Parti communiste marocain (PCM) et marocanisé, trois années plus tard, sous la houlette de Feu Ali Yata, encore à fleur d'âge, qu'il se fit dissoudre par des «proches», dont le préjugé et la pression ont fait perdre la tête. La corrosion de la clandestinité n'avait fait, par la suite, qu'aiguillonner, encore davantage, cet escadron tenace, magnifié par les gerbes stimulants des girofles. Chemin faisant, il réapparaissait dans la légalité en se baptisant, cette fois-ci, parti de libération et de socialisme (PLS). Mais, face aux diktats du makhzen, il dut subir les foudres du pouvoir qui, encore une fois, procéda à son enraiement, sous les mêmes motifs rogues et rébarbatifs. Toutefois, l'acharnement du PPS n'avait d'égal que son combat sans répit pour vivre et, partant, se mettre constamment au service du peuple et de la nation. Quelque temps après sa seconde interdiction, il recouvra, contre vents et marées, sa nouvelle réapparition, sous l'appellation de Parti du progrès et du socialisme. Il aura donc vécu et survécu, vaincu et convaincu, en dépit des écueils et des ouragans de son long parcours. Aujourd'hui encore, quoiqu'il jouisse de la reconnaissance unanime pour son éternel patriotisme, sa vision probe et vertueuse ne cesse de déranger ses «alliés» du mouvement national, bien avant les «ennemis» de la démocratie. Peu importe, le loyalisme et l'intégrité du PPS, incontournables dans une nation qui émeut et meut irrévocablement dans ce sens, font de lui «la force tranquille» de tous les temps. Le reste n'est, en fait, que brouhaha, dans le marché de la surenchère et de la bassesse...Bon anniversaire, chères et chers camarades !