PPS à Agadir Dans le cadre de la célébration du 7Oe anniversaire de la création du PPS, héritier légitime du PLS et du PCM, la section locale d'Agadir a entamé, samedi dernier au local du parti sis en face du siège régional de l'UMT, ses activités consacrées à cet événement historique d'envergure, par une conférence animée par Lahoucine Echaabi, membre du comité central et rédacteur en chef de Bayane Al Yaoum. Cette rencontre, à laquelle a assisté un parterre de militants et de sympathisants, s'est articulée autour du thème de l'activation de la constitutionnalité de la langue amazigh. Après avoir mis en exergue les différentes étapes de l'historique de cette composante indissociable de l'identité nationale dont le PPS était incontestablement le principal plaidoyer depuis des décennies, le conférencier s'est focalisé sur la situation actuelle de cette constituante confortée, il est vrai, par la reconnaissance concrète dans la constitution, révisée il y a deux ans. A ce propos, l'intervenant a mis l'accent sur la consécration manifeste de cette constitutionnalité et les allusions claires dans nombre de passages de la loi suprême. Au-delà des illustrations quotidiennes qui ont trait à la mise en œuvre de l'officialisation de Tamazight, il va falloir s'atteler à deux mesures essentielles, à savoir l'élaboration effective des lois organiques afférentes à cette mise en fonction et la mise en place du conseil national des langues et de la culture marocaine. Cette ébauche, poursuit l'orateur, devrait nécessairement s'affronter à l'intégration progressive de Tamazight dans les secteurs publics névralgiques, notamment l'enseignement en premier lieu, la santé, la justice, la communication... Il a par ailleurs affirmé que l'effort se devrait d'être porté sur les initiatives propositionnelles et alternatives, au lieu de se cantonner éternellement derrière la dimension protestataire, quoique celle-ci soit continuellement accompagnatrice de l'évolution de la mise en pratique de la langue amazigh. A cet égard, l'intervenant a réfuté toute approche axée sur la violence, la précipitation et l'extrémisme de crainte de sombrer dans des conflits préjudiciables. Car, a-t-il précisé, les poches de résistance caractérisées par les détenteurs d'idéologie d'arabisme excessif sont toujours là pour disloquer cet élan unioniste d'essence. «Il ne s'agit nullement d'entrer en conflit avec la langue arabe, mais de prôner une diversité d'expression linguistique et culturelle coexistence qui fait la richesse séculaire de notre nation», enchaîne-t-il, tout en insistant sur la transversalité du traitement et la mise à contribution des fonds publics pour assurer la concrétisation des intentions et financer ses exigences budgétaires. Pour Lahoucine Echaabi, l'approche de la pluralité linguistique est, en fait, similaire à l'approche du genre. « Partout où va, il doit y avoir l'existence équitable de l'homme et de la femme et là on est, les deux langues constitutionnelles doivent aller de pair, sans pour autant se recroqueviller contre les autres langues universelles », dit-il. Pour ce faire, il convient de procéder par progressivité et pragmatisme, car on ne saurait précipiter une opération d'une délicatesse incontestable. En tous cas, conclut-il, le PPS en est conscient et déploie toute son énergie pour faire avancer les choses, comme il a toujours su faire, sans surenchère ni démagogie, bien que certains, après une longue léthargie, versent dans l'hypocrisie abjecte. Le PPS demeure, dans cette mosaïque insincère, le seul garant de cette dynamique rationnelle ascendante.