Un grand moment de réflexion. Un espace de dialogue scientifique. Une occasion pour un échange politique et culturel sérieux et crédible..., Le troisième forum national sur l'amazighité, organisée, vendredi dernier à Rabat, par le PPS en partenariat avec le mouvement culturel amazigh, n'a donc rien d'un coup de pub, ni d'un carrefour pour réitérer un discours populiste ou abonder dans la surenchère partisane. C'est indéniablement une étape avancée, dans un long et serein parcours de débat et de concertation. En faisant, le PPS qui continue, depuis des décennies déjà, d'honorer ses engagements et de tenir ses promesses, s'est bien érigé en une force propositionnelle productive et efficiente. Tradition annuelle consacrée par le parti, la rencontre de ce vendredi, pérennise cet esprit d'ouverture et de dialogue envers la société civile, les académiciens et les chercheurs spécialistes dans les questions amazighes. Conscients des positions du PPS en la matière, ces différentes sensibilités du mouvement amazigh sont réactives aux initiatives du parti, contribuent aux côtés de ses cadres à la réflexion et à l'élaboration des propositions et doléances, ainsi qu'aux diverses formes de plaidoyer. Cette fois, le challenge est de taille. Après sa constitutionnalisation, l'heure est à la cristallisation. Ne dit-on pas qu'une loi ne vaut que par son application ? Il fallait, donc, se pencher sur le contenu à apporter à la loi organique de l'amazighe, en tant que langue officielle, à côté de la langue arabe. Par ricochet, il fallait qu'on s'attaque également au Conseil National des Langues et de la Culture, et à tous les détails relatifs à la diversité linguistique et culturelle dans notre pays. Les actes de constitutionnalisation et d'officialisation de l'amazighe doivent être traduite dans les faits... Ils doivent être sentis dans les secteurs d'enseignement, la santé, les médias, la culture, l'administration, la justice, le développement local... Loin de tout souci partisan étroit, l'objectif était d'unifier les efforts, déployés par ce beau monde, pour une mise en application démocratique des dispositions de la constitution afférents à l'amazighité. Et partant, contrecarrer toutes les velléités conservatrices éventuelles. Ainsi conçu, la surenchère et le populisme n'ont pas trouvé preneur. Que ce soit avec le SG du parti ou son membre du bureau politique et ministre de la Culture, le PPS a choisi d'être clair et limpide. Pas de double langage. Les deux intervenants ont rappelé aux présents les engagements du gouvernement actuel, auquel le PPS tient part, et répondu sincèrement aux questions, soucis et même suspicions du mouvement amazigh, après l'approbation de la constitution de juillet 2011. Il a même promis de transmettre toutes leurs préoccupations au gouvernement et d'œuvrer à leur réalisation. Les acteurs du Mouvement culturel amazigh sont invités, cependant, à outrepasser la phase des simples slogans et revendications pour accorder plus d'intérêt à la proposition d'idées et des programmes pratiques, ainsi que des plaidoyers à défendre de concert avec les forces nationales et démocratiques éprises d'égalité, de pluralisme et des principes des droits humains. Aujourd'hui, personne n'a le droit de faire marche arrière. On est condamné, tous et toutes, à aller de l'avant, pour des initiatives plus avancées, plus progressistes, en toute harmonie avec la dynamique politique que vit le royaume.