L'Histoire, celle qui aligne les événements sur la voie du progrès, a été conséquente avec elle-même mercredi soir à Rabat lors du forum sur l'amazighité organisé par le PPS et les associations de défense de « la culture originelle des Marocains » autour de la constitutionnalisation de la langue amazigh et des défis de sa mise en application. De cette logique, par tous assimilée à une légitimité morale, certains diront que le PPS étant l'un des rares partis marocains à avoir toujours porté et défendu le projet de reconnaissance de l'amazighité- et en tout cas le plus anciennement-, il était naturel qu'il fût confirmé dans ce rôle par ceux- là mêmes qui se réclament d'elle et qui revendiquent sa réhabilitation. En contractant solennellement hier à Rabat une convention qui les lie pour la défense de la langue et de la culture amazighes, le Parti et les représentants des différentes associations nationales se sont engagés à œuvrer de concert pour la réhabilitation et le développement d'une culture qui s'impose à tous désormais comme un élément fondamental de l'identité marocaine. Les représentants des Amazighs ont dit clairement les tenants de cette convention. Outre la pertinence et la constance de l'approche du PPS dont Nabil Benabdallah a rappelé les principales étapes, il y a la nécessité pour les associations de se trouver un messager pour porter leurs revendications à l'intérieur des foyers du pouvoir. Nous avons conscience que notre nature d'associations ne nous permet pas de contribuer plus efficacement à forger la décision, ont déclaré en substance certains intervenants. Et encore : seul un parti peut le faire. Dès lors que la question est ainsi posée, qui mieux que le PPS qui a toujours fait siennes nos revendications est qualifié pour assurer la défense de l'Amazighité dans les cercles du pouvoir ? Pour le PPS, la convention participe d'une continuité. Depuis les années 70, et peut être avant- si on cherche bien-, le PPS a toujours réclamé la reconnaissance de la langue et de la culture amazighes comme éléments essentiels de cette identité nationale sans laquelle il n'y a pas de ressort à l'indépendance et à la souveraineté. Cependant, ont dit les intervenants au forum, la constitutionnalisation de la langue amazighe est un moyen et non pas une fin dernière. Il y aurait ainsi quelque 23 articles de la Constitution dont on n'aurait jamais sollicité l'application. L'important n'est donc pas d'officialiser, mais d'ancrer dans le réel. Ou du moins, d'élargir le champ de ce réel puisque l'amazigh est usité dans la vie courante par la majorité des Marocains. Comme d'en imposer l'usage dans la confection des documents officiels, les pancartes, les enseignes… Mais surtout, d'en asseoir l'enseignement. Car, dira un intervenant, dix ans après son introduction dans les écoles, l'apprentissage de l'amazigh est toujours en classes du primaire. Logiquement, il devrait se trouver au collège ou au lycée.