Après le forum national sur la question amazighe, tenu récemment à Azrou et Ifrane, que le Secrétaire Général du PPS avait amorcé et auquel une pléiade d'acteurs associatifs amazighes et de responsables de la direction nationale du parti a pris part, la section provinciale de Tinghir a organisé dernièrement une importante rencontre autour du même thème. Inspiré sans nul doute par les résolutions de l'appel d'Ifrane dont les participants au forum précité avaient ponctué les échanges fructueux, l'imposant rassemblement de Tinghir dont faisaient partie Mustapha Addichane et Ali Idrissi, membres du bureau politique, Mohamed Sallou et Addi Chagiri, membres du comité central, Mustapha Moufid et Hassan Adnane, respectivement secrétaires provincial et local du parti, ainsi qu'un parterre d'élus, de militants et d'invités, a consacré plus de quatre heures à mener une discussion large et franche sur les multiples points de la thématique qui tient tant à cœur de cette brave région. Brillamment modérée par Mustapha Addichane qui, d'emblée, a mis le point sur l'acuité de ce sujet que le PPS, durant plus de quatre décennies, avait si ardemment consenti tous ses efforts, à un moment où la question de l'amazighité relevait des « interdits » et des « non dits », cette rencontre avait délié les langues et craché le morceau par un partage responsable et véhément. Depuis, cette revendication légitime de l'identité nationale prenait des tournures de plus en plus consistantes, au point de se hisser aux priorités extrêmes du Maroc d'aujourd'hui, dans le sillage des évolutions galopantes des constituantes de la démocratie marocaine. L'officialisation de l'amazighité dans la nouvelle Constitution en est, en effet, l'illustration frappante de cette ascension salutaire. Dans le même ordre d'idées, les deux intervenants de la direction nationale, Mohamed Sallou et Ali Idrissi, mettaient, tour à tour, l'accent sur cette mutation profonde de l'amazighité à propos de laquelle a constamment joué un rôle d'avant-garde, à travers ses actions sérieuses et valeureuses aussi bien dans le champ politique, culturel qu'associatif. Maintenant, poursuivent-ils, la question amazigh s'est frayée un chemin du non retour dans le processus démocratique national et s'est érigée en un statut de choix, après tant de luttes acharnées, conduites par les formations politiques dont particulièrement le PPS, depuis belle lurette, et le mouvement amazigh pluriel qui s'activait fortement dans ce sens. L'amazighité est donc passée de la phase de l'affirmation en tant que composante inéluctable de la réalité identitaire nationale, au stade de la concrétisation en outil quotidien véhiculaire de toutes spécificités culturelle, sociale, économique intrinsèque. Il n'est pas question alors de dormir sur ses lauriers en estimant que le fait d'institutionnaliser l'amazighité est une fin en soi. Loin de là. Le plus dur reste à mener, toujours dans la sérénité et la synergie. Ce à quoi s'attelle le PPS, en compagnie du tissu amazigh national, à travers tout d'abord le traité signé le 1er Juin à Rabat, le forum d'Azrou et Ifrane qui se solda par l'adoption de recommandations balisant le chemin de la matérialisation des intentions en termes de mécanismes et de procédés de travail. La présente rencontre de Tinghir s'insère, en fait, dans cette lignée de concertation et d'approfondissement des idées au sein de cette région, résolument attachée aux origines amazighes, éprises de valeurs et de richesses intarissables. Les deux intervenants ont donc convié l'assistance à réfléchir sur les modalités à entreprendre et les desseins à poursuivre afin que l'amazighité ne soit pas un slogan creux vain et qui meuble nos débats superficiels, mais une réalité organique dont les aspects ethnique, culturel et social s'articulent pleinement avec l'ensemble des particules de l'unité nationale fort cimentée par les ramifications et les affluents pluriels et enrichissants. Après ces communications aussi pertinentes que profondes dans l'analyse et le traitement qui révèlent encore une fois la volonté du PPS de préconiser une démarche inclusive avec toutes les composantes de la mosaïque amazighe, plusieurs intervenants ont pris la parole et contribuent fortement à ce débat libre dont les conclusions ne font que renforcer cette approche, dans le cadre de la mise en fonction des fondements sains et solides vers l'opérationnalité de l'amazighité sur tous les plans du vécu marocain.