L'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a créé une régie qui lui permettra désormais d'avoir ses propres recettes. Un grand pas vers l'optimisation financière vient d'être franchi. Le Conseil d'administration de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a tenu, en fin de semaine dernière, sa deuxième session ordinaire de l'exercice 2004. L'ordre du jour de cette rencontre a été consacré, comme le stipule le règlement intérieur de l'Institut, à l'adoption du budget 2005 et à l'approbation d'un programme d'action biennal pour 2005 et 2006. Les travaux du Conseil d'administration ont été qualifiés de "positifs" par les participants. Le débat était sincère, constructif et civilisé. C'est ainsi que les fonds alloués à l'IRCAM n'ont subi aucune diminution par rapport au dernier exercice. "Son budget est toujours de l'ordre de 700 millions de DH", souligne M'hamed Sallou, membre du Conseil d'administration de l'IRCAM et directeur de son Centre des études artistiques, des expressions littéraires et de la production audiovisuelle (CEALPA). D'ailleurs, chaque centre d'études a conservé le même budget nécessaire au financement de ses actions. Concernant le programme d'action biennal, 2005-2006, Sallou a mis en exergue trois axes principaux. "La priorité sera donnée à l'enseignement de la langue amazighe", assure-t-il. En outre, l'IRCAM va lancer un vaste chantier, pendant les deux ans à venir, pour la réalisation de la monographie du Rif. C'est une région qui a longtemps souffert d'un manque d'intérêt d'où l'importance de cette monographie qui concernera tous les secteurs du Rif. Le troisième axe, concerne la communication. A ce titre, une commission mixte (IRCAM et ministère de la Communication) a été créée pour se pencher sur les moyens nécessaires à la promotion de la culture amazighe au sein des médias publics. La plus importante décision prise par le Conseil d'administration de l'IRCAM, qui s'est tenu sous la présidence d'Ahmed Boukous, recteur de l'Institut, concerne sans nul doute la création d'une régie. En termes clairs, l'IRCAM peut ainsi avoir ses propres recettes. L'institut a donc fini par dépasser le problème du financement de ses actions. Et pour cause, le statut l'obligeait à passer par un appel d'offres pour le financement de toute action, qu'elle soit scientifique, culturelle ou artistique. Ce fut, dans les faits, un véritable frein à la réalisation des programmes d'actions de l'IRCAM et des centres d'études. Aujourd'hui, cet obstacle semble être franchi. L'Institut peut aisément vendre, même à prix symbolique, les nombreux ouvrages et études qu'il réalise régulièrement. Toujours en matière de statuts, une commission émanent du Conseil d'administration a été créée afin de se pencher sur un certain nombre d'amendements à apporter au statut de l'Institut et à son règlement intérieur. Il s'agit notamment des aspects relatifs aux rémunérations du personnel. Ainsi que l'opportunité de modifier l'organigramme. A titre d'exemple, M'hamed Sallou cite le cas des sept centres d'études que compte l'Institut. "Certains membres de l'IRCAM souhaite réduire le nombre de centres, d'autres, par contre, veulent laisser le temps au temps", explique-t-il. En tout cas, la commission donnera son avis sur la question.Lors de cette deuxième session ordinaire du Conseil d'administration, tous les points à l'ordre du jour n'ont pas été traités. C'est le cas de la question du rapport entre l'IRCAM et la société civile. L'examen de cette question a été reporté à plus tard, probablement en septembre prochain, au moment où la commission chargée des amendements finira ses travaux. Pour ce qui est du rapport entre l'IRCAM et le ministère de l'Education nationale, "le rapport de la commission d'éducation a été on ne peut plus clair", affirme Sallou. Pour lui, les efforts que fournit le ministère, en matière d'enseignement de l'amazigh, sont énormes. Ainsi, le nombre de centres de formation passera de trois, actuellement, à neuf en septembre prochain. Le ministère compte, dans les années à venir, rendre l'enseignement de l'amazigh obligatoire et généralisé dans toutes les écoles du Royaume. Et par la suite, dans les collèges et lycées.