La campagne du PPS pour l'incitation au vote en faveur du projet de la Constitution continue à sillonner les différentes régions du royaume, sous le mot d'ordre central « OUI, à la Constitution pour un Etat démocratique et moderniste ». Vendredi et samedi derniers, Rachid Roukbane, membre du bureau politique du parti et président de l'OPEM était l'hôte respectivement d'Agadir et d'Ait Melloul. Une occasion pour le dirigeant national de procéder à une décortication exhaustive de la teneur du projet de constitution dont les principaux axes ont été l'objet du mémorandum adressé au comité consultatif par le PPS. Aussi bien à la capitale du Souss qu'à Ait Melloul, l'intervenant n'a pas manqué de mettre en relief les nouvelles acquisitions de ce document soumis à la votation vendredi prochain. Tout d'abord, il ne cacha guère la satisfaction qui emplit la communauté marocaine quant à cette novation consécutive à cette approche participative relative aux consultations du texte au niveau de toutes les constituantes de la société, ce qui donne à cette opération une crédibilité certaine. Par la suite, l'intervenant a mis en exergue les principales dispositions inhérentes aux nouvelles attributions du chef du gouvernement, responsable direct des politiques publiques en considérant le conseil du gouvernement comme étant le véritable espace de détermination et de mise en œuvre de la politique de l'Etat. Au niveau du législatif, le conférencier a abordé les nouvelles prérogatives assignées qui renforceront encore davantage le statut de ce pouvoir et qui font que la législation est du domaine exclusif du parlement. Le pouvoir judiciaire était pareillement un sujet longuement traité par Roukbane, du fait de son acuité dans le contexte du rehaussement de l'Etat de Droit et des Institutions auquel aspire notre pays et dont l'autonomie et la probité demeurent des clés de voûte pour son ascension. Le statut des magistrats renforcé par une loi organique, précise-t-il, interdit toute immixtion dans l'action des juges, loin de toute injonction ou pression. A propos des libertés et des droits, le conférencier a également mis en exergue les nouvelles novations qui ont réellement hissé le niveau de la constitutionalité de nombre d'instances démocratiques qui sont désormais intégrés dans les contenus de la Constitution, en particulier le conseil de la concurrence et de l'instance nationale de la probité et de la lutte et prévention contre la corruption, le conseil national des droits de l'Homme, le médiateur… Dans ce sens, poursuit-il, l'égalité entre l'homme et la femme dans les droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental est dorénavant assurée par la constitution. Par ailleurs, la suprématie de la constitution est garantie sans exclusive, avec possibilité pour tout citoyen justiciable de contester la constitutionalité des lois, étant le levier d'appropriation par les citoyens de leur Constitution. Dans un autre registre, Roukbane a mis aussi l'accent sur l'officialisation de la langue amazigh, au côté de la langue arabe, avec une reconnaissance de toutes les expressions linguistiques et culturelles, particulièrement le Hassani et l'Hébreu. Cette dimension plus élargie des constituants identitaires, souligne-t-il, donne plus de garanties fondamentales à la multiplicité riche te féconde dans le cadre de l'unité nationale. Enfin, la séparation des pouvoirs dans le sillage d'une monarchie constitutionnelle démocratique, parlementaire et sociale est une donne fondamentale pour crédibiliser toutes les actions en présence et dont la constitution est le premier garant. Les mécanismes de contrôle parlementaire efficace, notamment la motion de censure, les commissions d'enquête, la saisie de la cour constitutionnelle, la provocation de session extraordinaire… sont là pour concrétiser cette démarche volontariste d'aller de l'avant.