Un débat politique organisé par une école supérieure a mis en exergue l'évolution des partis à travers le monde en faisant un focus sur les partis politiques marocains post-indépendance. Les protagonistes ont pointé du doigt certaines évolutions contre-nature des formations politiques marocaines à l'image du PPS. Si aujourd'hui les héritiers de l'ex-Parti communiste marocain (PCM) font partie de la majorité gouvernementale et sont plutôt de bons « camarades » conciliants, leurs prédécesseurs n'étaient pas aussi dociles par le passé. La première fois que les membres du PCM ont franchi le rubicon remonte à 1962. Feu Hassan II avait soumis le texte de la première Constitution du Maroc indépendant à référendum. Cette consultation populaire sera boycottée par le PCM avec dans les premiers rangs du parti des grosses pointures comme feu Ali Yata ou encore feu Abdelaziz Belal. Les déboires des camarades ne faisaient que commencer avec des saisies répétitives du journal Al-Moukafih. Fatigués par une guerre féroce menée contre eux par le Makhzen, les dirigeants du PCM décident de changer le nom de leur formation politique et de la rendre conforme aux valeurs de la société arabo-musulmane. Rebaptisé PLS (Parti de la libération et du socialisme), le parti est interdit en 1969. Il faudra attendre 1974 pour que naisse le Parti du progrès et du socialisme (PPS) des cendres du PCM. Depuis, les « camarades » ont mis de l'eau dans leur vin et ont pu cohabiter tout au long de trois décennies dans le cadre de coalitions multicolores.