Le 23 mai 1982. C'est le jour de la mort tragique, à Chicago dans des circonstances troublantes, d'un grand patriote progressiste, premier économiste du Maroc indépendant, Aziz Belal, qui a incontestablement marqué l'histoire politique et intellectuelle du Royaume. Ce lundi, 23 mai 2011, ses camarades du Parti du progrès et du socialisme (PPS), ses compagnons de lutte, ses anciens étudiants, ses collègues de l'Université, ses collaborateurs dans le domaine de la recherche et les intellectuels du pays vont commémorer le vingt-neuvième anniversaire de la disparition d'un grand intellectuel qui a su mener deux batailles en parallèle sans pour autant les confondre, à savoir la recherche scientifique et la lutte politique. «C'était un grand économiste parmi les plus en vue dans le tiers-monde. Il était connu pour sa rigueur scientifique. Il avait un sens de l'écoute, de l'analyse et était modeste», affirme son ami et compagnon politique, Abdelouahed Souheil, membre du bureau politique du parti du progrès et du socialisme. Et d'ajouter que «le défunt aimait les arts, la musique, les gens et s'accrochait à tout ce qui est beau dans la vie». «Aziz avait les moyens de vivre autrement et dans un autre cadre, mais il avait choisi la «cause», celle de se battre pour son pays et son parti et était toujours proche des classes défavorisées», indique A.Souheil, précisant qu'il est très difficile de résumer la vie d'un grand économiste, intellectuel et militant dans une déclaration à la presse. Effectivement, l'envergure de la personnalité de Aziz Belal et son œuvre sont difficiles à résumer même dans un article de presse. L'envergure de ce militant l'a fait déborder des frontières de sa formation politique, le Parti communiste marocain (PCM), devenu Parti de la libération et du socialisme (PLS), puis Parti du progrès du socialisme (PPS). Né à Taza le 23 octobre 1932, Aziz poursuit ses études à Oujda. Encore jeune, à peine âgé de dix-huit ans, il milite à l'Université de Rabat au sein des rangs du PCM pour la libération du pays. Après avoir décroché une licence en droit, il s'envole en France pour la poursuite de ses études supérieures. De retour au pays, il occupe des fonctions gouvernementales. En 1958, il intègre le ministère du Plan et participe à l'élaboration du premier plan quinquennal. Une année plus tard, en 1959, il sera nommé secrétaire général du ministère du Travail dans le cabinet Abdellah Ibrahim et planche sur le projet de sécurité sociale. Avec la dissolution du PCM, il se retire du gouvernement et plonge dans la recherche scientifique. Les amphis sont archipleins lors des séances de ses cours, se rappellent d'anciens étudiants du professeur et politique engagé A. Belal qui était président de l'Association des économistes marocains, pilier du Syndicat de l'enseignement supérieur et membre de l'Association pour la recherche culturelle. Vingt neuf ans après sa disparition, son héritage reste toujours intact.