Après une attente alanguie, le gouvernement Benkirane 2 a, enfin, accouché d'une nouvelle mouture, non sans douleur. On ne s'étendra pas sur les soubassements de cette «césarienne», mais on conviendra qu'on y a plus cherché la «fredaine» qu'autre chose. Faute de mieux pour l'actuelle conjoncture, on s'est donc contenté de l'escapade salvatrice sans trop se poser de questions. En fait, la frasque a donné naissance à un escadron disparate dont la majorité n'est, en fin de compte, qu'une «minorité happée». Sans trop verser dans le défaitisme, il y a lieu d'avancer, que le constat est d'autant plus revêche et acrimonieux qu'il suscite nombre d'imbroglios nébuleux. L'entrée en lice des «apolitiques», pour ne pas dire technocrates, au côté du renforcement du camp «libéral», enjambent aussi bien l'ossature «élective» copieusement «politique» que le caractère anti-dépravateur de la cohorte. On n'est pas censé non plus suborner les acquiescements établis à l'échappatoire. Cependant, il importe, du moins en ce moment crucial que traverse notre système scolaire, d'en démystifier certaines bribes. Tout d'abord, il est constaté que l'éducation nationale a été purement «retirée» des mains de quelque instance politique. La «confiscation» ne semble révolter personne, compte tenu du prolongement «logique» de l'admonestation royale, lors du discours du 20 aout dernier. Une réplique messagère aux errements «partisans» rédhibitoires de la chose éducative ! Sans nullement vilipender l'actuel responsable du département qui a déjà roulé sa bosse dans les rouages ni, pour autant, porter des jugements hâtifs, on déplorera, par principe basique, qu'une mission aussi névralgique dans la vie d'une Nation ne soit pas «politisée» dans le sens noble du terme. Certes, la sanction royale est sans janotisme. Toutefois, la mesure aussi drastique qu'elle peut sembler ne relève pas seulement d'une simple nomination anodine. Mais elle recèle, malheureusement, une dénégation franche de la maturité de notre classe politique, beaucoup plus «échaudée», en grande partie, dans ses dogmes sectaires que les intérêts suprêmes. En effet, l'enseignement dans notre pays, loin d'être, depuis des lustres, une propriété de souveraineté, est constamment sujet à des tergiversations malignes, occasionnant, une fois n'est pas coutume, des échecs cuisants. Aujourd'hui encore, le secteur n'est exclusivement pas une question «technique» qu'on peut facilement confier à des «techniciens». Mais, incontestablement, une affaire «politique», dont la stratégie et les orientations sont inévitablement l'apanage des porteurs de projets de société édifiants, dans leur globalité. Il est vrai que les mécanismes d'exécution sont en place, notamment le conseil supérieur de l'éducation et de la formation. Cependant, les grandes lignes politiques du domaine sont encore sous le rabat-joie ! Que font nos enfants dans l'école ? Quelle formation leur est prodiguée ? Vers quel dessein s'en vont-ils ? Dans quelles conditions sont-ils scolarisés ? Toutes ces questions ne sont pas miraculeusement solutionnées par des techniciens, aussi volontaristes soient-ils. Mais, à coup sûr, par le biais de choix idéels et politiques, clairs et audacieux, adaptés aux mutations profondes de la société et aux dispositions avancées dont la loi suprême fait, désormais, échos.