Genève Les ONG internationales sont de plus en plus nombreuses à saisir le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies (CDH) au sujet des violations et abus des dirigeants du polisario commis, jusqu'ici, en toute impunité à l'endroit d'un grand nombre de femmes sahraouies. Après les poursuites engagées par la justice espagnole contre 38 hauts responsables séparatistes, l'Agence internationale pour le développement (AIDE) a dépêché une délégation à Genève pour attirer l'attention de cette instance internationale sur les agressions en série qui ont ébranlé le quotidien des camps de Tindouf pendant de longues années. «Nous venons ici dénoncer les violations des droits fondamentaux dont sont victimes des femmes et des filles qui ont souffert de toutes sortes de harcèlement, de viols et de mariages forcés», a déclaré à la MAP Agustin Fernandez de la Cruz, membre de cette ONG. Cet avocat espagnol se trouve à Genève pour «faire entendre une voix longtemps réduite au silence afin d'exhorter le CDH à prendre les mesures nécessaires pour que cesse ce genre de violations courantes». Il est accompagné de l'une des victimes, Khadijatou Mohmud Mohamed Zubeir (24 ans), sauvagement violée par l'un des tortionnaires du polisario qui n'est autre que le dénommé Brahim Ghali, ancien soi-disant ministre de l'information et actuel représentant à Alger de la prétendue Rasd. La victime, née dans les camps de Tindouf (sud d'Algérie), affirme avoir subi des actes de «harcèlement et d'agression sexuelle» lorsqu'elle s'était présentée à Alger pour obtenir un visa d'entrée en Espagne. Khadijatou qui vit actuellement à Séville (sud de l'Espagne) travaillait au «service de protocole» du polisario au moment de son agression en 2010 dans la capitale algérienne. La défense de la jeune Khadijatou a déjà intenté une plainte devant la justice espagnole contre Brahim Ghali et un fils du soi-disant premier ministre, Abdelkader Taleb Omar. Ghali est cité à comparaître devant le tribunal de Murcie pour esclavagisme. Son nom figure aussi sur la liste de responsables du polisario accusés de «génocide, assassinats, blessures, détention illégale, terrorisme, tortures et disparitions forcées» suite à un procès intenté par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (ASADEDH) auprès de l'Audience nationale espagnole. Lundi, l'ONG mauritanienne «Mémoire et justice» a plaidé auprès du Conseil des droits de l'Homme la cause de centaines de familles de victimes de torture, d'exécution arbitraire et de disparition forcée. Le secrétaire général de cette association, Sidi Ahmed Achleychil, a appelé le CDH à mettre en place une commission d'enquête sur les violations des droits à la vie et à la libre expression dans les camps de Tindouf. «Nous demandons aux organismes internationaux de créer une commission d'enquête pour que cesse l'impunité dont jouissent toujours des tortionnaires aux mains souillées de sang d'innocentes victimes», a dit ce militant mauritanien, lui-même victime de torture et de mauvais traitements dans les geôles des séparatistes.