L'ONG mauritanienne « Mémoire et justice » a plaidé, lundi auprès du Conseil des droits de l'Homme à Genève, pour une enquête internationale sur les cas de disparition forcée et d'exécution dans les camps de Tindouf afin de « tourner une sombre page de 40 ans d'impunité ». « Les familles de centaines de personnes disparues, assassinées ou détenues dans les geôles du polisario dénoncent le mutisme observé sur ces abominables crimes », a affirmé Sidi Ahmed Achleychil, secrétaire général de cette association lors d'une séance plénière du CDH. « Nous demandons aux organismes internationaux de créer une commission d'enquête pour que cesse l'impunité dont jouissent toujours des tortionnaires aux mains souillées de sang d'innocentes victimes », a dit ce militant mauritanien, lui-même victime de torture et d'agissements des tortionnaires du polisario. M. Achleychil a attiré l'attention du conseil sur « les graves violations que subissent des milliers de sahraouis depuis des décennies dans le Sud ouest algérien », dont des membres de l'ONG mauritanienne « venus témoigner des atteintes que subissent les habitants des camps ». Dans son plaidoyer devant le Conseil des droits de l'Homme, le militant mauritanien a dressé un tableau sombre des conditions de vie des populations de Tindouf. « Le polisario administre les camps sans aucune référence à la justice, ni à la légalité. Les domaines de l'alimentation, de l'éducation et de la santé sont à l'abandon et les aides qui leur sont destinées sont détournées et revendues dans les marchés des pays limitrophes », a déploré le militant mauritanien. Une situation de sous alimentation touche la quasi-totalité des sahraouis, ce qui fait de la zone un terreau fertile pour la propagation d'épidémies, principalement parmi les femmes, les enfants et les personnes âgées, a-t-il poursuivi. M. Achleychil a révélé que la manipulation des listes de distribution de l'aide alimentaire « devient la nouvelle arme du front polisario pour persécuter ceux parmi les habitants des camps qui ont le courage de dénoncer les graves crimes ». D'après l'ONG, la plupart des enfants ne parvient même pas à achever le cycle de l'enseignement primaire eu égard au « manque criant de ressources et d'enseignants ». « Seuls les enfants des dirigeants arrivent à avoir des bourses à l'étranger alors que les autres sont souvent désœuvrés sans aucun espoir d'épanouissement et amélioration des conditions de vie, autre que le grand banditisme », a fait observer le militant. De même, a-t-il relevé, les défenseurs des droits d'organisation et d'expression sont violement réprimés par la pseudo-police politique au moment où une insécurité totale s'est installée dans les camps à coup de vols, de rapts et de contrebande www.lobservateurdumaroc.info