L'Agence Internationale pour le Développement a attiré l'attention du Conseil des Droits de l'homme (CDH) de l'ONU, qui tient actuellement sa 13ème session à Genève, sur les graves violations des Droits de l'homme commises dans les camps de Tindouf en Algérie. Intervenant en plénière de cette session du CDH, la représentante de l'Agence Internationale pour le Développement, Mme Delphine Bourgeois, a rendu compte au CDH des constats relevés lors d'une mission effectuée en Mauritanie où elle a entendu et rencontré des ex-détenus du groupe séparatiste du polisario, armés par l'Algérie, ainsi que des familles de personnes enlevées et séquestrées. Ces faits, a-t-elle déploré, comprennent torture, violence, humiliation, viol et enlèvement, en l'absence de toute protection internationale. Nous avons été sidérés, choqués, consternés et scandalisés que des traitements aussi inhumains et d'une telle cruauté pouvaient encore exister en ce début du 21ème siècle, a dénoncé la conférencière. Ces violations, a-t-elle rapporté, varient entre enlèvements, disparitions coercitives, détentions arbitraires, génocide et sévices physiques et psychiques et rappellent les camps de séquestration dignes des époques les plus sombres de notre histoire. "C'est de cet enfer que les victimes mauritaniennes ont témoigné et certaines ont accepté de venir à Genève, capitale mondiale de l'humanitaire, pour témoigner de leur souffrance et demander le soutien des Organisations des Droits de l'homme pour que justice leur soit rendue", a expliqué Mme Bourgeois. L'intervenante a appelé le Conseil des Droits de l'Homme à oeuvrer pour mettre fin à cette tragédie le plus rapidement possible "compte tenu de ces témoignages et des preuves irréfutables des conditions inhumaines et des tortures infligées aux victimes". Après avoir souligné la gravité des faits considérés comme des crimes de guerre et contre l'humanité, elle a fait remarquer que les traitements infligés aux victimes mauritaniennes des camps du polisario violent les conventions et les traités internationaux des droits humains. A l'occasion de la présentation de son rapport, Mme Bourgeois a, d'autre part, animé aux côtés des représentants de plusieurs ONG mauritaniennes, une conférence de presse au Club de la Presse Suisse à Genève, au cours de laquelle les intervenants ont demandé que la vérité soit faite et que la justice soit rendue concernant le cas de centaines de disparus civils mauritaniens dans les camps du polisario, à Tindouf.