L'Agence internationale pour le Développement, a exprimé, lundi, son inquiétude devant la persistance dans les camps de Tindouf de la disparition forcée et appelé la communauté internationale à intervenir auprès de l'Algérie pour qu'elle assume sa responsabilité face à ces violations des droits de l'homme. S'exprimant au nom de cette ONG devant la 13ème session du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, Mme Khadija Rouissi a attiré l'attention des délégations sur la persistance de la disparition forcée dans plusieurs régions du monde, ajoutant que son ONG est particulièrement inquiète par ce phénomène dans les camps de Tindouf sur le territoire algérien où les populations ne bénéficient d'aucune protection. Aujourd'hui même, a-t-elle précisé, "nous venons d'être saisis de plus de 168 cas de disparus Mauritaniens, enlevés par le polisario dans le nord de la Mauritanie et séquestrés dans les camps de Tindouf en Algérie, leurs familles restent à ce jour sans nouvelles de leur sort". "Nous interpellons la communauté internationale d'intervenir auprès de l'Algérie, qui abrite le polisario sur son territoire, pour assumer pleinement sa responsabilité juridique et morale face à ces violations graves des droits de l'homme", a-t-elle lancé. "Le groupe de travail onusien pour la disparition forcée fournit un effort louable et important. Il faut qu'il soit doté des moyens nécessaires pour qu'il s'acquitte au mieux de sa mission. Le chemin reste long mais nous n'avons pas le droit de faire l'économie d'efforts en matière de vérité sur les disparitions", a-t-elle insisté. Elle a estimé que la disparition forcée est l'une des violations des droits de l'homme les plus graves et constitue un crime en vertu de toutes les conventions internationales, ajoutant qu'elle prive l'individu de l'ensemble de ses droits et l'expose à toutes sortes de violations graves des droits de l'Homme loin de tout contrôle judiciaire et dans l'impunité totale. La disparition forcée constitue en elle-même la négation de l'être humain, a-t-elle ajouté. Et d'ajouter que "les disparus ne sont plus là avec nous pour témoigner de leurs souffrances, la pratique de la disparition entraîne de profondes souffrances pour les parents et les proches du disparu. Les familles et les proches sombrent dans un état d'attente longue, infinie et douloureuse et que la localisation des dépouilles reste une aventure cauchemardesque surtout en l'absence de collaboration des appareils supposés connaître la vérité". Après avoir rappelé la mise en place au Maroc de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) pour faire la lumière sur les violations passées des droits de l'homme, l'intervenante a invité les autres pays à s'inspirer de l'expérience marocaine.