2e Conférence nationale sur la santé La deuxième Conférence nationale sur la santé, qui se tient à Marrakech (1-3 juillet), est le couronnement d'un long processus de concertation et de débats avec tous les intervenants du secteur, dont les partenaires sociaux, a souligné, lundi, le ministre de la santé, El Houcine Louardi. S'exprimant lors d'un point de presse tenue en marge de cette conférence nationale, M. Louardi a fait savoir que son département a veillé à adopter une approche participative au cours de la préparation de cet événement et en vue de toute réforme du secteur, ajoutant que l'organisation de cette conférence a toujours été un v u de tous les professionnels et les partenaires sociaux. Le ministère reste ouvert à toute proposition susceptible d'améliorer la qualité des services du secteur de la santé, a-t-il ajouté, relevant que le secteur a besoin d'une vision à long terme (30-40 ans) et que sa gestion doit rester loin le plus possible des calculs politiques étriqués. Après avoir passé en revue le processus de concertation et de consultation mené depuis sa nomination à la tête de ce ministère, M. Louardi a souligné que son département s'attèle sur plusieurs questions, notamment la couverture médicale universelle, le problème du financement du secteur, la complémentarité entre les secteurs public et privé, la bonne gouvernance (instauration de la régionalisation du système), la veille sanitaire et le problème du manque de ressources humaines. Le ministre a fait observer que le secteur a besoin de solutions innovantes et exceptionnelles qui prennent en considération la spécificité des défis et contraintes du secteur au Maroc. D'importants chantiers qui nécessitent la conjugaison des efforts de tous Lors de la conférence introductive de la 2e Conférence nationale de la santé, le Pr Louardi a affirmé que le secteur de la santé connait d'importants chantiers et réalisations dont les résultats restent en deçà des attentes, eu égard aux moyens limités du ministère de tutelle. Et de souligner que face aux multiples défis, le secteur de la santé a besoin d'un soutien fort de la part de tous les intervenants afin de répondre aux attentes de larges franges de la société en matière de généralisation de la couverture médicale. Le ministre a mis en relief la teneur du message Royal adressé aux participants à cette conférence qui témoigne de la Haute sollicitude Royale envers ce secteur, ajoutant que le message Royal a tracé une feuille de route qui relie le passé au présent. Le ministre a indiqué que cette conférence constitue une étape importante dans le processus de consultation et de concertation, visant à engager un débat national sur la santé, de faire une évaluation des acquis dans la perspective de l'élaboration d'une charte nationale de la santé qui sera le fruit d'un consensus national auquel tous les intervenants contribuent. De son côté, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Yves Souteyrand qui a lu une allocution au nom du directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée Orientale, Ala Alwan, a souligné que la nouvelle constitution marocaine a consacré le droit à la santé comme un droit fondamental, relevant que la tenue de cette conférence témoigne de l'engagement au plus haut niveau de l'Etat en faveur du droit à la santé. Il a salué les progrès considérables réalisés par les systèmes de santé au Maroc, relevant toutefois certains défis liés notamment au financement du système de santé, au déficit en personnel, la répartition inéquitable sur l'ensemble du territoire, le prix élevé des médicaments comparativement à certains pays et la réglementation et l'optimisation de la contribution du secteur privé. L'OMS continuera à soutenir le Royaume notamment par son expertise technique, a tenu a assuré Ala Alwan. Pour sa part, Rupert Joy, Ambassadeur, chef de la Délégation de l'Union européenne auprès du Maroc, a souligné que l'organisation de cette conférence témoigne de la volonté du Royaume d'orienter la réforme de son système de santé vers les standards internationaux à travers l'ancrage de la culture de la qualité, l'efficacité, la performance et la transparence. L'UE a toujours accompagné et appuyé les réformes du système de la santé au Maroc, a-t-il ajouté, relevant que cet appui s'inscrit dans le cadre de la Déclaration du gouvernement qui intègre la généralisation de la couverture médicale, l'accès aux soins de qualité et la réduction des écarts entre milieu rural et urbain et entre les régions. M. Joy a affirmé que l'UE continuera d'accompagner le Maroc sur la voie de la réforme dans le cadre du Statut avancé. De son côté, le directeur des départements région du Maghreb, Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, Simon Gray a indiqué que cette conférence permettra de faire émerger une vision sectorielle consensuelle et une politique efficace pour les prochaines années, ajoutant que les indicateurs de développement humain montrent que la santé au Maroc s'est améliorée durant la dernière décennie. Cependant, poursuit M. Joy, beaucoup de défis restent à relever dont la réduction des disparités entre le milieu rural et urbain, la pénurie des ressources humaines dans le secteur, et la généralisation de la couverture médicale universelle à de nouvelles franges sociales. Ces défis nécessitent la conjugaison de tous les intervenants, a-t-il ajouté appelant à ériger la santé en priorité. Cette conférence introductive a été l'occasion pour faire la présentation du Livre Blanc, la feuille de route de la couverture universelle et les résultats du Programme Intidarat. Elaborer des programmes de santé ciblant les franges en précarité sociale Les catégories en situation de précarité sociale, dont les personnes en situation de handicap et les populations vivant en milieu rural, ont besoin de l'amélioration de leurs droits à l'accès aux services sociaux, a affirmé, lundi à Marrakech, le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Driss El Yazami. Intervenant lors d'une conférence plénière sur «le droit à la santé dans la nouvelle constitution», dans le cadre de la 2ème Conférence nationale sur la santé, M. El Yazami a affirmé souligné que les pouvoirs publics doivent élaborer des programmes de santé ciblant ces franges sociales afin de lutter contre toutes les formes de discrimination. M. El Yazami a appelé à la réduction des disparités non seulement entre les villes et les campagnes en matière d'accès aux services de santé mais aussi à s'attaquer au problème des inégalités entre les régions dans ce domaine conformément à l'esprit et aux articles de la nouvelle constitution. Les législations actuelles ont réglementé de manière claire des domaines en relation avec le droit de l'accès à la santé tels que la couverture médicale, a-t-il relevé, soulignant que les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent œuvrer à mobiliser les ressources nécessaires pour faire bénéficier tous les citoyens, à pied d'égalité, des services de santé, de la couverture médicale, de l'accès à l'eau et à un environnement sain. M. El Yazami a également appelé à l'adoption de l'approche des droits de l'homme dans l'élaboration des politiques de santé publique et à l'adhésion de tous les intervenants en perspective de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Pour assurer une harmonie entre les politiques de santé publique, M. El Yazami a indiqué que les recommandations du Plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'homme prônent l'adoption de plusieurs mesures visant à garantir la mise à niveau du système de santé et d'élargir l'accès aux services de santé. Placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 2ème Conférence de la santé des acteurs de la santé et des partenaires du secteur pour débattre des axes prioritaires de la réforme du système de santé qui émergent des attentes des citoyens, des ambitions des professionnels de la santé et des perspectives de développement du système national de la santé. Prennent part à cet événement, tenu sous le thème «pour une nouvelle gouvernance du secteur de la santé», des représentants des secteurs gouvernementaux, des organisations de la société civile, des partenaires sociaux, des instances élues, des organismes internationaux et d'experts nationaux et internationaux. Au programme de cet événement de trois jours figurent 5 conférences plénières axées sur «le droit à la santé dans la nouvelle constitution», «la gouvernance des systèmes de santé», «le financement de la santé et les enjeux de la couverture médicale», «le Maroc face à la pénurie des ressources humaines dans le secteur de la santé» et «la transition épidémiologique et la nouvelle santé publique».