El Ouardi à l'espace cadre du PPS L'heure est à la mise en place d'un système de santé qui réponde parfaitement aux besoins des citoyens. C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, lors de la rencontre Espace-cadre du PPS, tenue récemment à Rabat. Le chef de département de tutelle a aussi confirmé l'organisation des deuxièmes assises nationales de la santé, après celles de 1959, et qui auront lieu à Marrakech du 1er au 3 juillet prochain, avec comme objectif l'élaboration d'une charte nationale de la santé. Ce rendez-vous grandiose, placé sous le signe «pour une nouvelle gouvernance du secteur de la santé» sera axé autour de trois thématiques principales qui aborderont la couverture médicale générale, l'efficience des systèmes de financement, la gouvernance dans le secteur de la santé, l'égalité d'accès aux soins médicaux, la formation et la qualification des professionnels de la santé et enfin les nouveaux défis de la santé publique ainsi que la sécurité médicale. Par ailleurs, le professeur Louardi a mis l'accent sur la nécessité d'un partenariat complémentaire entre le secteur public et celui privée, tout en soulignant dans ce sens que le traitement des défaillances systémiques du secteur ne peut se faire sans l'implication du secteur privé. Selon le membre du BP du PPS, la nouvelle vision du ministère de la Santé se base essentiellement sur le repositionnement institutionnel du département de la santé. Pour lui, le ministère ne peut, à lui seul, répondre à tous les besoins des citoyens, citant à titre d'exemple l'achat des services liées aux prestations de dialyse et qui coûte à son département environ 308 millions de DH. Le professeur Louardi a également soulevé le déficit aigu en matière des ressources humaines, qui s'élève à 17.000 médecins. Toutefois, le ministre a loué les efforts considérables déployés par l'ensemble du staff médical pour concrétiser les objectifs du ministère, notamment dans le monde rural et les zones éloignées. Et d'ajouter qu'il est inconcevable aujourd'hui que les nouveaux lauréats refusent d'être affectés dans des régions, soulignant que le ministère a pris une décision irrévocable, celle de désigner 315 médecins dans les zones rurales. Car, il s'agit en fin de compte de mettre en œuvre un droit légitime des citoyens, celui de l'égal accès aux soins médicaux. Dans le cadre de la concrétisation de la stratégie nationale de l'urgence médicale, qui constitue d'abord une priorité pour le ministère, Louardi a évoqué l'achat des hélicoptères-ambulances qui ont déjà sauvé la vie à des dizaines de personnes. A cela s'ajoute la création des hôpitaux mobiles dans les zones rurales et la prise en charge des malades mentaux. Sur un autre registre, le ministre a catégoriquement démenti les rumeurs infondées véhiculées par certains médias faisant état de l'augmentation des prix de médicaments. Louardi, qui ne veut pas céder à la polémique, a précisé que l'important pour lui c'est de rapprocher les services de santé des citoyens, précisant que la politique des prix des médicaments requiert une approche globale qui prenne en considération, à la fois, des intérêts des citoyens, des pharmaciens et des industriels. En réponse aux questions des intervenants, le professeur a souligné que l'amélioration du système de santé au Maroc nécessite une révision de l'arsenal juridique régissant le secteur et l'ouverture du capital des cliniques privées aux investisseurs, tout en veillant à assurer l'autonomie de la décision médicale.