Une décision sans appel, selon Ramid Fort du soutien du gouvernement, le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, a affirmé la semaine dernière que la décision de procéder à des prélèvements sur le salaire des grévistes est sans appel. Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a en effet exprimé, lors du Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier, le soutien et la solidarité de l'Exécutif avec le ministre de la Justice et des libertés, Mustafa Ramid, concernant le prélèvement sur le salaire des grévistes. Cette décision «irréversible» et «irrévocable» du gouvernement sera appliquée à tous les grévistes, parmi lesquels quelque 2.771 greffiers, dont les débrayages répétés ont causé nombre de préjudices aux citoyens et d'énormes pertes, a soutenu pour sa part le ministre de la justice et des libertés, lors d'une conférence de presse. Depuis le début de l'année en cours, pas moins de 10 grèves ont été observées par les fonctionnaires du ministère de la Justice et des libertés. Elles ont coûté 1,67 million de dirhams et causé la perte de 472.928 heures de travail, selon le ministre, qui a souligné que la mesure du prélèvement sur salaire sera appliquée par tous les départements ministériels à leurs grévistes (santé, enseignement, intérieur, etc.). Oui, tous les secteurs de l'Etat sont concernés par cette décision «irréversible et contraignante», a souligné pour sa part le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, lors du dernier Conseil de gouvernement. D'après le ministre de la Justice et des libertés, le renforcement de la paix sociale et le règlement des litiges touchant aux intérêts des travailleurs requiert des sacrifices de toutes les parties et la reprise du dialogue avec la participation de tous les partenaires, syndicats et organisations de défense des droits de l'homme. «Le dialogue est l'unique voie pour le règlement des litiges», a-t-il dit. Le ministère de la Justice et des libertés avait en effet souligné que la décision de procéder à des prélèvements sur les salaires des grévistes part du principe que «la rémunération est la contrepartie d'un travail fourni». Selon un communiqué diffusé récemment, le ministère avait rappelé que la Constitution «qui a garanti le droit de grève a aussi consacré la bonne gouvernance et associé la responsabilité à la reddition des comptes, en illustration de la corrélation entre droits et devoirs des citoyens». Pour les syndicats, cette décision ne vise qu'à empêcher l'exercice d'un droit syndical, qu'est le recours à la grève par les travailleurs pour défendre leurs intérêts. Malheureusement, le recours abusif, anarchique, voire irresponsable à cette arme est susceptible de causer préjudice à tout le monde dont en premier les travailleurs, les citoyens et le pays. C'est ce qui a été notamment constaté au niveau des communes, des tribunaux et de centres de santé et hôpitaux où les débrayages observés ont perturbé le bon fonctionnement des services, causé des pertes matérielles et en heures de , et porté préjudices aux citoyens. La défense et la préservation d'un tel droit à la grève sont tributaires en dernier ressort du degré de maturité et de responsabilité dont les travailleurs doivent faire preuve avant d'observer de tels mouvements.