Le feuilleton de l'affaire de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) n'a que trop duré. D'un report à l'autre, en raison de la complexité de l'affaire et du volume du dossier, ce feuilleton qui a tenu en haleine l'opinion publique nationale a battu tous les records en matière d'ajournement. La dernière audience, la Cour chargée de démêler cet écheveau complexe à la Cour d'appel de Casablanca a décidé de convoquer le député Rahhou El Hilaâ, ayant piloté la commission parlementaire au début de la première décennie de ce siècle. L'affaire a éclaté en 2001. Gestion frauduleuse, dilapidation des deniers publics et détournements de fonds. Ce sont les chefs d'accusation que laisse entendre le rapport de la commission parlementaire, rendu public en 2001 sur la gestion de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Aujourd'hui, semble-t-il, la convocation du président de la commission pourrait apporter des éléments de nature à faire avancer l'enquête des magistrats. Des sources proches de ce dossier indiquent qu'après cette convocation du député El Hilaâ, la Cour ira au fond de l'affaire. Cette affaire remonte à 2001, lorsqu'une commission parlementaire a rendu public un rapport des très accablants sur trente année de gestion de la caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). L'enquête des parlementaires a été par la suite remise directement à la cour spéciale de justice (CSJ). Après la dissolution de cette Cour, le dossier a été transféré à la Cour d'appel de Casablanca, à l'instar notamment de ceux du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), la banque populaire et le marché du gros de Casablanca. Des anciens directeurs généraux, des secrétaires généraux et des directeurs financiers sont sur la sellette. Il s'agit des ex D.G Mohamed Gourja, (1971-1992), feu Mhamed Laâlej, (1992-1995), Rafik El Haddaoui, (1995-2001) et des anciens S.G, feu Abdessamad Kenfaoui (1971-1976), Abdelmoughit Slimani, (1976-1994), Ahmed Benrahal, (1994-1998), et Abdeljelil Greft Alami, (1999-2001). Le rapport de la commission parlementaire est accablant à l'égard des ces anciens dirigeants. Les polycliniques seraient créées dans l'illégalité et gérées dans l'opacité totale. On parle de 115 milliards de dirhams qui seraient partis en fumée à cause de la gestion frauduleuse de la caisse des retraités durant trois décennies. Où est parti cet argent ? Comment ces dérives échappaient-elles à l'IGF durant toute cette période ? Autant de questions auxquelles seule l'instruction pourrait apporter les réponses adéquates et déterminer par ailleurs la responsabilité des uns et des autres dans ce scandale ayant trait à l'argent des retraités.