La tragique histoire du Mali, débutée en Janvier dernier par une vaste offensive du nord du territoire malien par les rebelles touaregs et islamistes ayant culminé au coup d'état du président Amadou Toumani Touré en Mars dernier, prend un autre tournant. Après avoir été évincés de la région de Gao en Juin dernier par les islamistes, les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) ont été récemment débusqués de leur dernier bastion au nord du Mali dans la région d'Ansogo, située à cent kilomètres au nord de Gao par les troupes islamistes qui auraient installé leurs forts dans la préfecture d'Ansogo, le bâtiment des travaux publics et le centre d'animation pédagogique (CAP). Les touaregs qui auraient trouvé refuge dans la localité de Tassiga perdent ainsi tout contrôle du nord du Mali au profit des islamistes armés. Contrairement aux rebelles touaregs laïcs motivés par la recherche incessante de l'indépendance du nord, les islamistes appartenant respectivement au Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) voudraient instaurer et imposer la charia (loi islamique) sur l'ensemble du territoire. Leur objectif, comme mentionné par les islamistes nouvellement installés à Ansogo, n'est pas de faire du mal aux populations. Pourtant récemment, les islamistes avaient déjà infligé à la population des actes de violence en fouettant en juin dernier des couples illégitimes, des fumeurs et des buveurs. Leurs actions se sont poursuivies par la destruction de sept des seize mausolées de Tombouctou, le plus grand héritage du patrimoine malien qui lui valait une place parmi les patrimoines de l'humanité reconnus par l'UNESCO. Les islamistes avaient ainsi détruit les mausolées de saints musulmans vénérés par les populations locales, avançant que cela allait à l'encontre des principes islamiques. Ces différentes exactions par les islamistes rencontrent une totale faiblesse et impuissance du gouvernement de transition mis en place à Bamako après le retrait de militaires putschistes ayant renversé le 22 Mars le président Amadou Toumani Touré. C'est ainsi que le gouvernement malien a récemment appelé la communauté internationale à le soutenir pour le rétablissement de la stabilité dans le pays. A cet égard, les pays membres de la cédeao préparent depuis plusieurs semaines l'envoi éventuel au Mali d'une force militaire dont l'effectif serait de plus de 3.300 hommes, mais en attente du mandat de l'ONU et une demande officielle d'intervention de Bamako.