يبدو أن لعبة القط و الفأر بين الدولة المغربية و الصحافي أبوبكر الجامعي مؤسس لوجورنال، لم تنته بالإغلاق النهائي لأسبوعيته المثيرة للجدل، بل إن لذلك تبعات مست منبر إعلامي آخر. فأبوبكر الجامعي ليس مؤسس لوجورنال فقط، بل إنه يملك 5 في المائة من أسهم الشركة المصدرة للجريدة الأولى إلى جانب 19 مساهم آخر، لكل واحد منهم نفس أسهم ابن خالد الجامعي، لهذا فقد أمرت " المحكمة التجارية بالدار البيضاء بإجراء حجز تحفظي على الحصص المملوكة لبوبكر الجامعي في شركة الجريدة ميديا التي تصدر الجريدة الأولى " كما تخبرنا بذلك الجريدة الأولى في عددها الصادر هذا اليوم، حيث قام " عون قضائي صباح أمس بتسليم هذا الأمر لإدارة الجريدة، و ذلك في إطار إجراءات تنفيذ الحكم الصادر عن المحكمة التجارية ضد الجامعي " كما أضاف نفس المصدر. من جانب آخر، شرح حسن المنصوري أحد مؤسسي الأسبوعية المثيرة للجدل لوجورنال، لجريدة Aujourdhui Le Maroc ، حيثيات دخوله و خروجه المبكر من تجربة لوجورنال ( أنظر أسفله نص الحوار الكامل مع الجريدة المقربة من الدولة المغربية ). تبقى الإشارة في الأخير، إلى أن حسن المنصوري هو المدير العام لشركة بريماريوس التي تقوم بتزويد الإقامات و القصور الملكلة بالأثاث، و يعد من أقرب المقربين لمنير الماجدي، الدراع المالي للملك محمد السادس. Hassan Mansouri : «Cela fait 12 ans que je n'ai plus de lien avec le Journal Hebdo» Hassan Mansouri, ancien actionnaire de la société éditrice du Journal Hebdo, explique les raisons qui l'ont poussé à céder ses parts dans le capital du Journal Hebdo, il y a de cela près de 12 ans. M. Mansouri, le Journal Hebdomadaire vient d'être fermé conformément à une décision de justice. Votre nom a été cité comme l'un des actionnaires fondateurs de ce journal. Avez-vous toujours un lien avec l'entreprise éditrice de cet hebdomadaire ? J'ai été effectivement membre fondateur, actionnaire et cogérant de la société Media Trust (société éditrice de l'hebdomadaire «Le Journal») en 1997. J'ai cédé l'ensemble de mes actions à Monsieur Mohammed Fadel Iraki qui est devenu actionnaire en date du 05 mars 1998, Monsieur Aboubakr Jamaï assurant depuis lors la gérance de l'entreprise. La cession des actions ainsi que le changement de la gérance a été opérée par Maître Amin Fayçal Benjelloun, notaire à Casablanca et déposée au registre du commerce de Casablanca le 12 mars 1998 sous numéro 144419. Toute la publicité légale a été également faite par la publication des actes de la cession dans divers journaux et notamment au Bulletin officiel n° 4459 du 15 avril 1998 sous le n° 39. Depuis cette date, je me suis définitivement retiré de l'entreprise et n'ai plus eu de relations ni avec ses actionnaires ni avec son gérant. Malgré toutes les preuves et les documents produits, j'ai été grandement surpris d'être malencontreusement impliqué dans cette affaire qui concerne une entreprise que j'ai quittée depuis plus de 12 années. Je reste confiant dans la justice et convaincu que cette méprise sera définitivement corrigée. Je garde toutefois une grande amertume par rapport à l'attitude et les positions des actionnaires et du gérant de Média Trust (Monsieur Aboubakr Jamaï), qui eux savent parfaitement que je n'ai plus rien à voir avec cette entreprise et qui ne font absolument rien pour le faire savoir ni au public ni à la justice (belle leçon de morale !!!!). Pourquoi avez-vous décidé de quitter l'actionnariat du Journal Hebdo? Ma prise de participation dans la société Media Trust avait, en son temps, pour objectif de contribuer au développement d'une nouvelle forme de presse écrite destinée principalement à un lectorat de décideurs économiques. Il faut rappeler que cette période coïncidait avec le début du développement de la Bourse de Casablanca et à l'essor des marchés financiers et que le besoin se faisait ressentir pour faciliter la compréhension au grand public des mécanismes financiers. En mars 1998, et suite à un désaccord total avec l'orientation que la direction de la publication voulait donner à l'hebdomadaire qui, délaissant sa vocation d'organe de presse à vocation économique, s'est orienté vers un journal à vocation politique avec une ligne éditoriale en complète opposition avec mes convictions personnelles; j'ai décidé de me retirer définitivement et irrévocablement aussi bien du capital social de Média Trust que de sa gestion. Le non-paiement des charges sociales, le non-règlement des impôts, et le non-remboursement de crédits bancaires sont à l'origine de la décision de la justice de procéder à la liquidation de la société éditrice du Journal. Quel est votre sentiment quand vous voyez la dérive que les choses ont prise au sein du Journal ? Que reste-t-il, aujourd'hui, du projet dont vous avez participé au lancement ? Il est très important de signaler qu'à la date de ma sortie de la gestion et de l'actionnariat de Média Trust (05 mars 1998), cette entreprise était en situation financière florissante. Je suis indigné par le non-paiement des charges sociales, c'est-à-dire l'argent des employés et le non-règlement des impôts, c'est-à-dire l'argent du contribuable pour un montant total de plus de 12 millions de dirhams. Comment accepter qu'un journal qui prétend donner des leçons de moralité au pays entier n'est même pas capable de payer le minimum de ses obligations légales et ceci durant une période où il faisait le plein des insertions publicitaires. Je pense que si une entreprise ne paie pas la CNSS de ses employés et les impôts du contribuable, son management se croit alors en dessus des lois. Ceci reflète l'image de son management et l'entreprise finit par disparaître, victime de mal gestion. Je ne sais pas si les comptes de Média Trust, ses recettes et financements ont fait l'objet d'expertise comptable approfondie. En effet, il y a beaucoup de questions qu'on peut se poser. Comment se fait-il qu'une société qui a connu des déboires financiers depuis fort longtemps, et qui a été mise en liquidation par ses créanciers depuis plus de cinq ans ait continué à fonctionner jusqu'à aujourd'hui ? Avec quels moyens et quelles ressources ?