A la suite des poursuites annoncées à l'encontre d'Ahmed Zefzafi par la direction pénitentiaire de Ras El Ma en raison de déclarations sur les conditions de détention des militants du Hirak du Rif, le concerné est sorti de son silence. Jeudi, il a réagi en affirmant que ses propos à ce sujet «ne reflètent que la réalité des choses», sur la base des témoignages des détenus. Dans ces déclarations données au site arabophone Alyaoum24, celui qui est président de l'association Tafra pour la solidarité et la fidélité, rassemblant les familles des détenus du Hirak, exprime ses dispositions à «fournir des témoignages directs des premiers concernés : Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik et les autres». La veille de ces déclarations, Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik ont entamé une grève de la faim ouverte, en protestation contre leurs conditions de détention et pour interpeller l'administration pénitentiaire sur leur état de santé qui se détériore. En effet, ils exigent un accès aux soins médicaux, le regroupement de «tous les détenus du Hirak dans un seul établissement pénitentiaire», en plus de 30 minutes d'appel trois jours par semaine au lieu de 15 minutes pendant deux jours. Ils exigent aussi de bénéficier des visites «des parents et amis conformément à la loi réglementant les visites». Le lendemain, la prison locale Ras El Ma à Fès a indiqué que Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik «jouissent de tous les droits que leur garantit la loi». Plus loin dans son communiqué, elle exprime son intention d'avoir «recours à la justice pour poursuivre le proche du détenu en raison des accusations gratuites contenues dans ses déclarations». Pour sa part, le père de la figure de proue du Hirak du Rif se dit «prêt à tout» pour son fils, arrêté fin mai 2017 à Al Hoceïma.