Le Polisario hausse à nouveau le ton contre les Nations unies. «Le Front ne participera plus à aucune opération dirigée par l'ONU qui ne respecte pas les piliers du règlement du problème sahraoui, fondé sur la suprématie du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance», a précisé Brahim Ghali dans une interview accordée hier au quotidien communiste italien Il Manifesto, et dont des extraits ont été publiés par des médias dans les camps de Tindouf. Le secrétaire général a estimé que «le peuple sahraoui a été trahi (…) il a perdu confiance en l'organisation des Nations unies» qui est actuellement, selon ses dires, «impuissante à faire face au régime marocain qui rejette la légalité internationale». Sur un ton menaçant, Ghali a appelé le Conseil de sécurité à «assumer ses responsabilités en imposant le mandat de la MINURSO s'il veut épargner à la région un conflit potentiel qui pourrait déstabiliser la région». Des menaces qui ne sont pas sans rappeler celles proférées par le même Ghali à l'occasion de sa réunion avec des représentants de partis mauritaniens ayant participé au 15e congrès du Front organisé en décembre à Tifariti. Dans un style martial, il a conclu l'interview en réitérant la détermination de son mouvement à «user de tous les moyens légitimes y compris la lutte armée» pour réaliser ses objectifs. Les pourparlers sur la question du Sahara occidental sont en rade depuis la démission d'Horst Köhler en mai 2019. Depuis, le secrétaire général est à la recherche d'un successeur à l'ancien président allemand.