Ce jeudi, le Front Polisario s'est dit «profondément attristé d'apprendre» le départ de Horst Köhler, moins de deux ans après sa nomination au poste d'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Dans sa réaction, approuvée par l'Algérie, le mouvement appelle aussi à une «désignation rapide» d'un successeur. Au lendemain de l'annonce, par l'ONU, de la démission de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Horst Köhler, le Front Polisario fait part de son inquiétude. Dans un communiqué du mouvement de Brahim Ghali, relayé ce jeudi par son agence de presse, le Polisario s'est dit «profondément attristé d'apprendre la démission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, l'ancien président allemand Horst Köhler». «Au cours de son mandat, il n'a pas ménagé ses efforts pour trouver une solution juste et durable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Nous remercions le président Köhler pour les efforts dynamiques qu'il a déployé pour relancer le processus de paix des Nations unies au Sahara occidental et nous lui souhaitons bonne santé et plein succès», poursuit le communiqué de la représentation du mouvement séparatiste à New York. Le Polisario appelle à la désignation rapide d'un successeur Se disant «pleinement attaché au processus politique dirigé par l'ONU» et évoquant comme à l'accoutumée le «droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance», le Polisario n'a pas caché ses craintes quant à ce départ, qui rappelle la démission par le passé de plusieurs envoyés personnels du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. Pour les partisans de Brahim Ghali, «il est impératif que le départ de l'Envoyé personnel ne soit pas utilisé comme une excuse pour retarder ou faire dérailler les progrès accomplis depuis la première table ronde sur le Sahara occidental organisée par l'ONU en décembre 2018». Sahara : Le Maroc a-t-il joué un rôle dans la démission d'Horst Köhler ? Le Front «exhorte le Secrétaire général de l'ONU à agir rapidement pour désigner un nouvel envoyé personnel, qui partage la conviction, la stature et la détermination du président Koehler», poursuit le communiqué. Et la représentation du Polisario à New York d'affirmer qu'elle continue à «croire qu'avec la volonté politique et la détermination du Conseil de sécurité des Nations Unies, une solution juste et durable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental est à la portée». Une réaction approuvée par l'Algérie La réaction du Polisario a été reprise, mot par mot, par l'agence Algérie presse service (APS), ce qui affirme que les deux parties partagent ces mêmes craintes. Evoquant d'abord le «retrait» de Horst Köhler de «son rôle de médiateur», l'agence algérienne a insisté sur «l'attachement» exprimé par le Polisario au processus onusien et la recherche d'une solution juste et durable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental est à notre portée». Une réaction qui répond à celle exprimée mercredi soir par le Maroc. Ce dernier a affirmé hier qu'il demeure «engagé pour parvenir à solution politique réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis, dans le cadre de l'Initiative d'autonomie». La diplomatie marocaine a été la première à réagir après l'annonce de la démission de l'ancien président allemand, nommé envoyé personnel au Sahara occidental en juin 2017. Le Maroc a «pris note avec regret de la démission» de Horst Köhler, a indiqué mercredi soir le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) dans un communiqué. «Le Royaume du Maroc rend hommage à M. Horst Köhler, pour les efforts qu'il a déployés depuis sa nomination en août 2017, saluant la constance, la disponibilité et le professionnalisme avec lesquels M. Köhler s'est acquitté de ses fonctions», ajoute la même source. Et bien que le départ de l'Allemand soit officiellement dû à des «problèmes de santé» selon l'ONU, l'éventualité de pressions exercées par le Maroc est également à envisager.