ncé par les écrivaines Leila Slimani et Sonia Terrab, un manifeste dénonçant les lois liberticides en termes de libertés individuelles au Maroc rassemble 490 signatures, en symbolique à la revendication des signataires pour abroger l'article 490 du Code pénal qui incrimine les relations sexuelles hors-mariage. Le manifeste s'ouvre ainsi : «Nous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous sommes hors-la-loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n'ont plus lieu d'être. Nous avons eu des relations sexuelles hors mariage. Nous avons subi, pratiqué ou été complices d'un avortement. Nous avons appris à feindre, à composer, à faire semblant. Pour combien de temps encore ?» Le texte évoque la question de l'avortement, mais il met l'accent surtout sur les relations sexuelles hors-mariage, dénonçant par ailleurs l'hypocrisie imposée par ces lois, face aux évolutions sociétales que la justice n'accompagne plus et enferme ainsi dans l'illégalité. Ce manifeste est publié par des médias marocains et étrangers, exigeant ainsi l'ouverture d'«un débat national sur les libertés individuelles», avec l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour «débauche et avortement illégal» en toile de fond. En revanche, le nom de la jeune femme travaillant pour le quotidien arabophone Akhbar Alyaoum et dont le procès est en cours à Rabat n'est jamais cité dans l'appel, qui omet également l'instrumentalisation de tout l'arsenal juridique pour restreindre les libertés de la presse au Maroc.