Plus de 2000 personnes ont signé jusqu'à présent un manifeste écrit et initié par la réalisatrice Sonia Terrab et l'écrivaine Leila Slimani. "Nous somme hors-la-loi", un texte clair et direct, réclamant la remise en liberté de la journaliste Hajar Raissouni et dénonçant des "lois injustes obsolètes". L'affaire Hajar Raissouni semble devenir le déclencheur d'un mouvement inédit pour la défense des libertés individuelles. "Nous sommes hors-la-loi", un manifeste publié ce lundi matin, appelle à cesser les poursuites contre Hajar Raissouni, accusée d'avortement illégale et de relation sexuelle hors-mariage, et dénonce le Code pénal actuel, en raison de ses "lois injustes obsolètes"."Nous sommes hors-la-loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n'ont plus lieu d'être. Nous avons eu des relations sexuelles hors mariage. Nous avons subi, pratiqué ou été complices d'un avortement", affirment les signataires dans une rare démarche de cette ampleur. "La culture du mensonge et de l'hypocrisie sociale génère la violence, l'arbitraire, l'intolérance. Ces lois, liberticides et inapplicables, sont devenues des outils de vengeance politique ou personnelle", lit-on dans ce manifeste lancé sous forme de pétition ouverte également aux hommes. Le texte co-rédigé par l'écrivain franco-marocaine Leila Slimani, porte au départ symboliquement 490 signatures, en référence à l'article 490 du code pénal qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage. Le document publié sur les réseaux sociaux et relayé par les médias nationaux et internationaux atteint à l'heure actuelle les 1100 signataires, hommes et femmes. Sonia Terrab Pour rappel, Hajar Raissouni n'est pas la seule poursuivie dans son affaire. Son fiancé, un universitaire de nationalité soudanaise, risque également l'emprisonnement pour "participation à l'avortement" et "relation sexuelle hors mariage". Trois autres personnes, dont un médecin, sont également en état d'arrestation. En 2018, la justice marocaine a poursuivi 14.503 personnes pour débauche, 3.048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements, selon les chiffres officiels. Entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour au Maroc, selon des estimations.