Le tribunal de première instance de Rabat a condamné, lundi 30 septembre, la journaliste au quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, Hajar Raissouni à une année de prison ferme assortie d'une amende de 500 dirhams pour "rapport sexuel hors mariage" et "consentement à se faire avorter par autrui". Le Collectif des 490, auteur du manifeste "Nous sommes hors-la-loi" s'inquiète pour les libertés individuelles. Dans un communiqué publié la soirée du lundi, le collectif initié par l'écrivaine Leila Slimani et la réalisatrice Sonia Terrab suite aux poursuites contre la journaliste, a exprimé sa "tristesse, colère et inquiétude" après la condamnation de Hajar Raissouni, son fiancé, et son médecin Mohamed Jamel Belkziz. Le compagnon de la journaliste, un universitaire de nationalité soudanaise a écopé d'une peine d'un an de prison ferme pour "débauche" et "participation à l'avortement". Le médecin gynécologue, poursuivi pour avoir pratiqué l'avortement, a été condamné à deux ans de prison ferme avec interdiction d'exercer pendant deux ans. Les autres mis en cause, notamment l'assistance du médecin et l'anesthésiste, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, respectivement de 8 mois et d'un an. Le Collectif se dit en "colère face à une situation d'hypocrisie généralisée car la loi interdisant les relations sexuelles hors mariage est, dans l'état actuel de notre société, inapplicable et constamment bafouée et son application ne répond qu'à la logique de l'arbitraire", peut-on lire dans le communiqué. Le mouvement réclame "plus que jamais" l'abrogation des "lois condamnant à de la prison les relations sexuelles hors mariages et l'avortement". Hajar, son fiancée et le médecin ont écopé de la prison ferme pour avortement, en dépit de l'expertise médicale avancée par Me Myriam Moulay Rachid, avocate de Docteur Belkziz, durant son dernier plaidoyer, appuyant le thèse selon laquelle l'avortement n'a pas eu lieu, puisque Hajar Raissouni n'était pas enceinte au moment de son arrestation dans le cabinet du médecin. La défense des inculpés a annoncé son intention d'interjeter appel du jugement prononcé par le tribunal de Rabat.