Après un mois de silence, Human Rights Watch a fini par réagir aujourd'hui à l'arrestation par le Polisario des trois activistes sahraouis Moulay Abba Bouzeid, Fadel Breika et Mahmoud Zeidan. «Le gouvernement en exil qui administre les camps de réfugiés du Sahara occidental en Algérie maintient trois opposants en détention tandis qu'un juge d'instruction enquête sur eux pour trahison et autres motifs», annonce l'ONG depuis Tunis dans un communiqué. «Les autorités sahraouies devraient établir de manière crédible que Bouzid, Breica et Zeidan pourraient avoir commis des actes véritablement criminels, et pas seulement avoir critiqué pacifiquement le Front Polisario (…) En l'absence de preuves d'activités criminelles, les trois hommes devraient être remis en liberté», a déclaré Lama Fakih, la directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. L'association des droits de l'homme a recueilli les témoignages de proches des trois dissidents, notamment ceux ayant pu leur rendre visite, et solliciter l'avis du mouvement de Brahim Ghali «Dans son courriel transmis à Human Rights Watch, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Sidi Omar, a précisé qu'«une fois que leurs affaires seront renvoyées devant le tribunal, les accusés bénéficieront d'un procès équitable et transparent, assorti de tous les droits et garanties prévus par les lois de la RASD», indique le communiqué de l'ONG. «L'Algérie ne peut pas sous-traiter la protection des droits humains sur son territoire, et fermer les yeux si le Polisario les viole», a conclu Lama Fakih de HRW. On apprend que l'ONG a été sollicitée par des associations sahraouies des droits de l'homme dès les premiers jours de la disparition des trois activistes. Amnesty international n'a pas encore commenté cette affaire.