Le militant sahraoui Fadel Breica a déclaré le 29 juin devant le juge du Tribunal national Santiago Pedraz avoir été torturé par le Front Polisario dans les camps de réfugiés de Tindouf (Algérie), entérinant ainsi les accusations portées contre le chef des séparatistes, Brahim Ghali. Entre le 17 et le 19 juin 2019, les milices du Polisario ont arrêté trois hommes – les activistes Moulay Abba Bouzid et Fadel Mohamed Breica, et le journaliste Mahmoud Zeidan. Breica détient également la nationalité espagnole. Dans sa plainte, celui-ci a accusé Ghali de détention illégale, de torture et de crimes contre l'humanité devant le tribunal de l'Audience nationale, le 29 juin. Selon son récit, lorsqu'il est arrivé sur place, des agents du Polisario l'ont menacé pour qu'il quitte les camps. Refusant d'obtempérer, «M. Breica a organisé des manifestations publiques anti-Polisario, avant d'être arrêté et transféré dans des centres de détention clandestins où il a subi des coups et des décharges électriques, entre autres pratiques» détaille Europa Press. Selon les sources légales consultées par Europa Press, «Breica a assuré mardi à Pedraz qu'il avait été torturé pendant six mois dans une prison secrète du Front Polisario, désignant Ghali comme le principal responsable de ces exactions». «C'est une obligation forte de l'Espagne d'intercepter ceux qui sont suspectés d'avoir commis des faits de torture quand ils passent sur son territoire», a réagi vivement M. Breica. Par ailleurs, «il a affirmé qu'il ne serait pas la seule victime, indiquant que la torture serait une pratique courante du Front Polisario utilisée contre les réfugiés sahraouis, reprochant à l'Algérie de l'autoriser sur son territoire» a-t-il affirmé. Breica «dit avoir subi certaines des techniques de torture couramment utilisées dans les prisons du Polisario», rapportant des «passages à tabac réguliers au moyen de barres de fer, de câbles électriques et de tuyaux en plastique, entre autres». D'autres témoins entendus ont soutenu la version de Breica, désignant Brahim Ghali comme le principal responsable de ces actes puisqu'il gère les camps de Tindouf d'une main de fer. La révélation des sévices infligés à M. Breica a été abondamment commentée dans certains médias et sur les réseaux sociaux. Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies a réclamé aux autorités algériennes de mettre immédiatement fin aux violences contre des manifestants pacifiques à Tindouf et d'arrêter les détentions arbitraires perpétuées dans ce territoire. La plainte déposée par Breica, un temps archivée, a été réactivée par le juge Pedraz en janvier 2021. Ce dernier a admis une deuxième plainte, signée par l'Association sahraouie de défense des droits de l'homme (ASADEDH) contre Brahim Ghali et 27 autres personnes pour les mauvais traitements auxquels ils ont fait subir des prisonniers de guerre et les citoyens sahraouis eux-mêmes, «notamment» contre ceux d'origine espagnole.