L'avocat du dissident sahraoui El Fadel Breica a demandé «des mesures» afin que Brahim Ghali «puisse témoigner le 1er juin, ou plus tôt si possible, devant la Cour nationale». Accusé de tortures, de viols et d'atteintes aux droits de l'Homme, le chef des séparatistes comparaîtra devant un juge de la Cour nationale espagnole, Santiago Pedraz Gomez, juge d'instruction de Madrid avait ordonné une identification de Brahim Ghali. L'avocat du dissident sahraoui El Fadel Breica, enlevé et torturé par des membres du Front Polisario dans les camps de Tindouf (Algérie), a demandé au juge du Tribunal national Santiago Pedraz, de réclamer toutes les garanties afin que Brahim Ghali puisse répondre de ses actes devant la justice. Selon des sources espagnoles, l'avocate de M. Breica, María José Malagón, a également demandé «des mesures d'assurance» afin que Ghali, qui se trouve en Espagne, «puisse témoigner». La future audition de Brahim Ghali fait suite à une plainte d'El Fadel Breika pour «enlèvement, détention arbitraire et torture» dans les prisons de Tindouf. Brahim Ghali est également visé par d'autres plaintes. Une plainte déposée par Khadijatou Mahmoud, une jeune Sahraouie qui l'accuse de l'avoir violée en 2010, et celles déposées par l'Association sahraouie de défense des droits de l'Homme (ASADEH) et l'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE). Dans la demande présentée, «l'entrée illégale de Ghali en Espagne et l'immense risque que sa sortie se produise de la même manière ont été mises en évidence». Pour cette raison, «des mesures nécessaires ont été demandées pour garantir qu'il soit entendu le 1er juin.» L'hôpital de Logroño a été appelé à «rendre compte à tout moment de l'évolution de l'état de santé de Ghali; afin que sa convocation soit effective dans les plus brefs délais s'il quitte l'hôpital avant début juin». De plus, «la personne faisant l'objet de l'enquête est tenue de déclarer l'endroit où elle a fixé sa résidence une fois qu'elle a quitté l'hôpital; que son passeport ou tout autre sauf-conduit permettant son départ soient retirés. Dans tous les cas, il lui est interdit de quitter l'Espagne avant d'être entendu». Pour rappel, le Commissariat général à l'information (CGI) de la police nationale a indiqué qu'il avait «pleinement identifié l'individu hospitalisé comme étant Brahim Ghali et le fait qu'il avait été admis à l'hôpital avec une fausse identité algérienne». Selon des sources juridiques consultées par le quotidien espagnol La Razón, les médecins ont fourni à la police le dossier d'admission de Brahim Ghali et le dernier rapport médical le concernant, ainsi que la sortie prévisionnelle de sa sortie de l'hôpital. Il a été confirmé qu'il y était entré sans aucune pièce d'identité (il n'avait pas montré le passeport algérien auquel El País faisait référence). Brahim Ghali a été accompagné d'un médecin algérien qui a fourni une lettre, une sorte de sauf-conduit, rédigé en français, où l'identité prétendument déclarée fausse figurat : Mohamed Ben Battouche. Brahim Ghali doit faire être entendu concernant la plainte déposée par El Fadel Breika, pour les crimes de détention illégale et de torture. La plainte indique que Fadel est arrivé dans les camps de Tindouf le 20 avril 2019. Une fois sur place, il a fait l'objet de menaces visant à le faire quitter les lieux par des agents du Front Polisario, «qui l'ont accusé d'être un traître». Après avoir organisé plusieurs manifestations publiques contestant la ligne officielle du Front Polisario, il a organisé les 13 et 17 juin 2019 une action appelant à la fin de «la tyrannie séparatiste». Le lendemain, il a été détenu par des militaires du Front Polisario et transféré dans divers lieux de détention indéterminés. Au cours de sa privation de liberté, il a été battu et électrocuté, les yeux bandés, les mains et les pieds liés. Il a entamé une grève de la faim. Après des mois de détention, il a été libéré en octobre 2019.