Le juge d'instruction auprès de l'Audiencia Nacional, Santiago Pedraz Gomez aurait demandé, ce mardi 4 mai, une identification de Brahim Ghali, le chef des milices séparatistes du Polisario avant de procéder aux interrogatoires. Hospitalisé depuis plus d'une semaine à l'hôpital San Pedro à Logroño sous une fausse identité, Brahim Ghali devra répondre à plusieurs accusations, notamment, le viol, l'enlèvement, la séquestration, la torture...et la liste n'est pas exhaustive. Toutefois, afin de s'assurer qu'il s'agit bien du chef des séparatistes, le juge d'instruction a demandé, ce mardi 4 mai, une identification précise de l'intéressé, qui a été convoqué au tribunal pour le 5 mai, pour interrogation par le juge d'instruction auprès de l'Audiencia Nacional, Santiago Pedraz Gomez, rapporte l'agence de presse espagnole EFE.
Cette décision ferait suite à une plainte, pour torture, séquestration et détention arbitraire, déposée par El Fadel Breika, ancien détenu dans les geôles du polisario, disposant de la nationalité espagnole. Le mandat du juge aurait été émis bien avant l'hospitalisation du leader des séparatistes en Espagne.
A en croire les propos d'El Fadel Breika, Brahim Ghali aurait ordonné de l'emprisonner et le torturer, pour avoir exprimé des opinions différentes du dogme séparatiste. Il atteste avoir été emprisonné du 18 juin au 10 octobre 2019, les yeux bandés et les membres attachés, dans des conditions inhumaines aux camps de Tindouf. Aussi, il affirme qu'il n'a été libéré qu'après avoir entamé une grève de la faim.
Son premier recours à la justice ayant été rejeté en octobre 2020, Breika a fait appel et a vu sa plainte retenue auprès de la justice espagnole.
Cette demande d'identification de Santiago Pedraz Gomez, explique des sources en Espagne, enclenche le processus judiciaire, qui dans sa prochaine étape procèdera à l'interrogation de Brahim Ghali sur d'autres plaintes, dont celles de l'Association sahraouie de défense des droits de l'Homme (ASADEH) et l'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE).
Brahim Ghali fait aussi l'objet de poursuites à titre individuel, notamment celle de Khadijatou Mahmoud, une jeune Sahraouie qui l'accuse de l'avoir violée en 2010.