Une étude passant 60 pays à la loupe classe le Maroc 34e en matière de mécanismes de protection et de prévention de l'enfance contre les abus sexuels. En effet, les efforts fournis par le royaume dans ce sens restent en deçà des exigences internationales et des mesures concrètement efficaces. Dans la plus récente étude «Out of the Shadows» consacrée à la protection de l'enfance face aux abus sexuels, le Maroc occupe la 34e place parmi 60 pays, avec un score de 47,7 sur 100. Ces chiffres ont été publiés mercredi par la Fondation internationale pour les enfants, basée aux Etats-Unis, en collaboration avec la Fondation internationale pour les enfants, la Fondation Oak et la Fondation Carlson Family. Cet index se base sur quatre sous-indices : l'environnement stable de chaque pays, la protection sociale fournie aux familles et aux enfants, le cadre juridique assurant la protection légale contre l'exploitation sexuelle des enfants, le niveau d'engagement de chaque gouvernement et sa capacité à fournir les moyens nécessaires pour traiter efficacement cette problématique, ainsi que le rôle de la société civile et des médias auprès des victimes. Le Maroc enregistre des scores moyens Concernant le premier sous-indice, le Maroc obtient 57,3 points sur 100, sachant que les meilleures notations sont les plus élevées. Concernant le juridique le pays est au-dessus de la moyenne avec 61,3% points, tandis qu'il n'obtient que 32,2% sur l'engagement du gouvernement et 48,3% au niveau du rôle des médias dans le soutien des victimes. Le document fait état de progrès du Maroc via l'adoption de politiques nationales qui veillent à protéger les enfants contre les abus sexuels, notamment le programme de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence. S'agissant du cadre juridique, la même source a indiqué que l'Etat avait mis en place des lois non-sexistes pour protéger les enfants contre la traite et l'exploitation sexuelle. Cependant, le rapport note que le ministère de la Justice a publié un guide sur le «Plan d'action» en 2008, qui traite des normes pour la prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles et qui a été largement diffusé. Par ailleurs, ce document recommande au Maroc de redoubler d'efforts en matière de collecte des données relatives aux agressions sexuelles contre des enfants, en plus de la mise en place d'une industrie technologique incluant un système de notification et de signalement des abus sexuels sur mineurs, pour une protection effective sur Internet. Les résultats de ce rapport en ce qui concerne le Maroc font écho à une précédent étude internationale. Intitulée KidsRights Index, celle-ci s'est intéressée à la situation concrète des 181 pays signataires de la Convention internationale des droits des enfants (CIDE) par rapport au respect des engagements auxquels ils sont tenus selon ce texte. Il en ressort que le gap existe encore entre certaines lois marocaines avancées en matière de protection de l'enfance et leur applicabilité qui ne suit pas, dans la majorité des cas. Des efforts restent encore à fournir à travers le monde Ce classement inclut cinq pays arabes parmi les Etats qui ont été notés. Ainsi, ont y retrouve les Emirats arabes unis au premier rang sur le plan régional, occupant la 29e place au classement global, tandis que l'Arabie saoudite occupe la 45e position, suivie de l'Egypte (50) et de l'Algérie (52). En tête du peloton, la Grande-Bretagne est suivie respectivement de la Suède, de l'Australie, du Canada et de l'Allemagne. La fin de ce classement mondial est occupée par la République démocratique du Congo (RDC), précédée par le Burkina Faso et le Pakistan. Cela dit, le document a souligné l'existence de lacunes importantes dans les conditions de protection des enfants, même dans les pays riches et industrialisés. Il révèle de manière globale que les gouvernements, le secteur privé et la société civile ne fournissent pas encore assez d'efforts dans l'ensemble pour une protection effective des enfants contre la violence sexuelle.