Dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, Antonio Guterres pointe de nouveau le retard dans la création par le Maroc du «Mécanisme national de prévention contre la torture». Les droits de l'Homme au Sahara restent le véritable talon d'Achille du Maroc. Comme en mars, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres n'a pas manqué de soulever dans son rapport d'octobre de présumées violations. Celles-ci auraient été commises par les autorités marocaines au cours des sept derniers mois contre les partisans du Polisario dans la province. «Le Haut-commissariat des droits de l'Homme a reçu de nombreux rapports comportant des allégations sur la dispersion par la force de protestations pour le droit à l'autodétermination, à l'exploitation des richesses et des ressources, ainsi qu'aux droits des séquestrés», indique le secrétaire général de l'ONU. Les plaintes adressées au HCDH font également état de «détentions arbitraires et de mauvais traitements», rapporte le diplomate portugais. Le Mécanisme national de prévention contre la torture attend toujours L'instance onusienne «est préoccupée par des rapports faisant état de restrictions à l'égard des défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes via des opérations de surveillance excessives. Les autorités marocaines continuent de restreindre l'entrée des visiteurs étrangers au Sahara occidental». Le Maroc aurait pu s'éviter une partie des observations du secrétaire général de l'ONU s'il avait procédé -comme il s'y était engagé- à la mise en place du «Mécanisme national de prévention contre la torture», qui peine à voir le jour. Jeudi 27 novembre 2014, le roi Mohammed VI avait pourtant annoncé, dans un message adressé aux participants de la 2e édition du Forum mondial des droits de l'Homme, organisé à Marrakech, la ratification du protocole facultatif de la convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Une adhésion qui appelle automatiquement la création dudit Mécanisme. Cette mission avait été confiée au Conseil national des droits de l'Homme, et ce, malgré les observations de certaines ONG qui souhaitaient voir un organisme indépendant s'en occuper. Du 22 au 28 octobre 2017, le sous-comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations unies, s'était également rendu au Maroc avec l'objectif de prodiguer ses conseils au gouvernement sur la mise en œuvre du Mécanisme. Mais depuis, le projet n'a pas avancé : le CNDH réfléchit toujours aux moyens d'opérationnaliser ce dernier.