Depuis mercredi, les réactions de membres du RNI se multiplient au lendemain du communiqué du secrétariat général du PJD. Pour l'instant, seul Abdelali Hamidine a choisi de répondre aux RNIstes à sa manière. Moins de huit jours après les déclarations, depuis Marrakech, de Rachid Talbi Alami sur le PJD et la réaction officielle de ce dernier, la nouvelle crise opposant le parti de la Lampe au Rassemblement national des indépendants (RNI) ne cesse de prendre de l'ampleur. Si Saâdeddine El Othmani a appelé en début de semaine ses «frères» à faire preuve de retenue en attendant la réunion du secrétariat général, la sortie médiatique d'Aziz Akhannouch, président du RNI n'a fait qu'encourager les autres RNIstes à s'attaquer de manière virulente au PJD. La dernière en date est celle du ministre RNIste de la Justice. Ce jeudi, Mohamed Aujjar a exprimé sa «grande surprise de la virulence et la férocité des attaques à l'encontre de Rachid Talbi Alami». Pour lui, ce dernier «n'a fait qu'exprimer des points de vue ordinaires sur les questions et les défis de l'étape devant les jeunes du parti à Marrakech». Mohamed Aujjar s'est interrogé sur les justificatifs de ces attaques de la part d'un parti politique allié, dénonçant une méthode d'«intimidation» et de «tutelle» venant des alliés. La vice-présidente de la jeunesse du RNI, Yasmine Lamrhaouar, a elle aussi réagi à ce qu'elle a considéré comme «la crise inventée avec le RNI», qualifiant de «terrorisme politique» la réaction de Slimane El Amrani et du PJD. Tout en exprimant sa «surprise» quant aux développements qu'a connu cette polémique, elle a dénoncé les «tendances hégémoniques de la direction du PJD et sa répression de toutes les voix qui ne partagent pas avec elle la même opinion». Hamidine et «le mariage entre l'argent et le pouvoir» Ces deux sorties médiatiques interviennent au lendemain de la réaction officielle d'Aziz Akhannouch, président du RNI sur l'actuelle crise opposant les deux formations politiques de la majorité gouvernementale. Mercredi, l'actuel ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a estimé que les RNIstes sont «sidérés par cette profusion de réactions surdimensionnées et inintelligibles qui ont pris pour cible un membre du bureau politique». Du côté du PJD et depuis la réaction de Slimane El Amrani et l'appel lancé par Saâdeddine El Othmani, le secrétariat général de la Lampe a indirectement invité le ministre de la Jeunesse et des sports à quitter le gouvernement présidé, selon ses dires, «par un parti ayant un projet intrus et qui œuvre à la destruction du pays». La formation politique de Saâdeddine El Othmani a considéré que les propos du RNIste «portent un préjudice au pacte de la majorité gouvernementale». Mais depuis la multiplication des réactions du RNI, seul Abdelali Hamidine semble ne pas s'inquiéter de la mise en garde d'El Othmani contre les réactions personnelles s'agissant de cette crise. Mercredi, le Conseiller et président du Forum de la Dignité (Mountada Al Karama) a évoqué dans un statut sur sa page Facebook le «mariage entre l'argent et le pouvoir», un clin d'œil à destination du RNI.