Karim Mosta a 63 ans et un parcours qui en ferait rêver plus d'un. Doté d'une volonté sans pareil, le Franco-marocain ne cesse de dépasser ses limites lors des marathons auxquels il participe partout dans le monde. Karim Mosta n'est pas un papy comme les autres : au lieu de profiter paisiblement de sa retraite, cet homme de 63 ans s'est fixé comme nouveau défi de faire le trajet Casablanca-La Mecque à vélo. L'émission hebdomadaire «Faites entrer l'invité» de Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi et dédiée aux Marocains du monde, est revenue sur le parcours atypique de ce Franco-marocain. Ce MRE d'exception parcourt le monde depuis 30 ans. «Juste en course à pieds, il a franchi les 217 000 km. Il a fait cinq fois le tour de la Terre et traversé 135 pays. Il a gagné deux Coupes du monde en ultra-marathon», rappelle Fathia El Aouni, journaliste à Radio 2M. L'une des particularités marquantes de cet athlète est qu'il a participé à 29 éditions du Marathon des sables. Un grand rêveur Karim Mosta est né à Casablanca, «pas loin de la mosquée Hassan II». Le désir de voyager lui est transmis par son père, navigateur qui partait «six mois dans l'année» pour son travail. Lors de ces moments de solitude et empreint de son côté rêveur, ce grand-père de trois petits-enfants laissait son imagination vagabonder. «Quand il partait, je voyais la mer et les bateaux et je voulais savoir ce qu'il y avait de l'autre côté», se remémore le marathonien sur les ondes de Radio 2M. Il commence par faire de la natation au sein de l'équipe nationale du Maroc et fait le tour des villes du royaume. Une fois installé en France, il se met à la boxe. Un jour, l'un de ses amis lui conseille de s'inscrire au Marathon des sables ; c'est là que l'aventure commence. En 1989, ils n'étaient pas plus de 60, alors que le marathon compte aujourd'hui près de 1 200 participants. «Je l'ai vu prendre de l'ampleur», ajoute Karim Mosta. Nomades En avril 2019, le Franco-marocain va entamer un nouveau périple : faire le trajet Casablanca-La Mecque à vélo. «Quand je vois notre famille, d'où on vient, je me suis rendu compte qu'on était originaires de La Mecque. C'était des Rahalas, des nomades. Ils sont arrivés jusqu'au Maroc et sont restés dans le sud du pays. Après, de génération en génération, mon père a rencontré ma mère, originaire du désert au Maroc, une berbère noire du Maroc. Ils ont habité à Marrakech et leurs enfants sont nés à Casablanca», raconte, fier, Karim Mosta. Il se définit d'ailleurs comme un nomade – «un coureur et un athlète nomade». Pour son prochain défi, il va effectuer quatre mois de voyages sur une base de 100 km par jour et un jour de repos. Il va alors commencer au Maroc, puis traverser l'Espagne, la France, l'Italie, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Turquie, le Liban et la Jordanie pour enfin arriver en Arabie saoudite. «Au total, je ferai 7 500 km en traversant 12 pays. Le plus dur, c'est l'Arabie saoudite, ça sera au moins de juillet. Personne ne sort vu qu'il fait près de 55 degrés. Moi je serai en train de pédaler», prévoit le globetrotter. L'athlète n'en est pas à son coup d'essai. Il déclare avoir fait «la route de la soie, la route des Incas, la route des rois en Egypte», mais aussi traversé «le Mexique, la Martinique, la Réunion et la Nouvelle Calédonie». Il a même failli mourir une fois en Amazonie à cause d'une piqûre de scorpion. «J'utilise mon corps pour voyager et j'ai réalisé mes rêves. Tout est possible, il suffit d'un peu de volonté. On ne peut pas vivre sans objectif. Il faut que je reste dans le mouvement.»