26 ans déjà que cette course mythique fait rêver tous les amateurs et passionnés de défis extrêmes. 250 kilomètres de course à pieds, en 7 jours, dans un des environnements les plus hostiles de notre planète: le désert du Grand Sud Marocain Le tout en autonomie alimentaire ! Cette année, 938 participants de toutes nationalités, hommes et femmes, de tous âges, se sont inscrits pour vivre cette aventure hors du commun. Marc d'Haenen, correspondant de l'Opinion, fera partie de l'équipe de la presse officielle sur le Marathon des Sables et vous fera vivre cette aventure quotidiennement. Karim Mosta, le marathonien Marocain de l'extrême, a accepté de jouer le rôle de porte parole pour L'Opinion. De cette façon nous pourrons suivre la course au plus près et recueillir ses impressions au jour le jour. Depuis plusieurs années, Karim joue le rôle de conseiller pour les athlètes désirant participer au Marathon des Sables. Cette course ne s'improvise pas, c'est l'une des plus difficile au monde. La préparation, le matériel, la gestion de l'eau, le poids du sac, sont des facteurs à prendre en compte pour que cette magnifique aventure ne se transforme pas en cauchemar. La mise en place Ouarzazate, 1er avril 2011, les 938 concurrents et quelques 400 membres de l'organisation embarquent dans les véhicules pour rejoindre le 1er bivouac de la course dans les environs de Merzouga. Plus de 6 heures de route seront nécessaires pour acheminer tout le monde à bon port A l'arrivée sur le site on est impressionné par le déploiement de l'organisation. Le bivouac ressemble à une fourmilière où tout le monde s'affaire pour s'installer. Un organisateur nous confie: «au fil des ans, l'organisation des bivouacs s'est améliorée pour arriver aujourd'hui à un modèle qui fonctionne très bien et qui a fait ses preuves. L'organisation est séparée des concurrents, les parties communes se trouvent entre les deux, les parkings de véhicules sont éloignés pour ne pas perturber les concurrents qui ont besoin de repos. Tout est prévu, la logistique, le restaurant, les transmissions, le PC course, la salle de presse Chacun à sa place». Très vite, tout le monde rejoint son sac de couchage pour une courte nuit de repos. On se lève à 5h00 du matin, on prend le petit déjeuner et la machine se met en route. Le premier jour, samedi 2 avril, a été consacré aux contrôles des concurrents et à la remise des dossards et du transpondeur. Grace à celui-ci, qui sera fixé à la cheville, chaque concurrent sera suivi sur la course. A chaque passage de point de contrôle, le transpondeur enverra un signal, relayé par satellite, au PC course. Le tout sera immédiatement enregistré sur le site internet de l'organisation. De cette façon, tout le monde pourra suivre les concurrents en temps réel et connaître les classements. Nous croisons Karim Mosta au petit déjeuner. En pleine forme, il nous explique: «Pour cette 23ème participation au Marathon des Sables, je ne cours plus après le classement. Mon objectif est de me faire plaisir, de ne pas me faire mal, de ne pas souffrir. Au fil des ans, j'ai appris à connaître cette course et à savoir la gérer. C'est ça l'expérience et se faire plaisir est essentiel. Il y a quelques années, je courrais pour être le mieux placé possible, je dépassais mes limites. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, quoi que l'esprit de compétition soit toujours là et on pousse toujours un peu quand on a un autre concurrent en ligne de mire. Mon plus grand bonheur c'est quand je me retrouve seul, isolé des autres, avec le désert tout autour de moi. Je cours pour moi et je voyage dans ma tête, en repensant à toutes ces courses auxquelles j'ai participé, aux quatre coins du monde» Vendredi fut le dernier jour durant lequel l'organisation fournit les repas aux concurrents. A partir de samedi, ils sont en autonomie alimentaire. C'est-à-dire qu'ils transportent leur nourriture dans leur sac pour les 7 jours suivants. L'organisation ne distribue que de l'eau. Le sac de Karim au départ pèse un peu plus de 6 kgs, sans l'eau. Sur une course pareille, chaque gramme compte. La nourriture est lyophilisée et conditionnée dans des sachets spéciaux. Un petit réchaud à pastilles solidifiées sert à faire chauffer le repas. Hier, dimanche 3 avril, c'était le grand départ du 26ème Sultan Marathon des Sables. Les concurrents devront traverser les grandes dunes de Merzouga et ensuite parcourir quelques 250 km en 7 jours. Bonne chance à eux tous. Portrait d'un «Titan» de la course à pieds Karim Mosta est l'homme de tous les superlatifs et son palmarès est plus qu'impressionnant. Si on additionne toutes les courses auxquelles il a participé et tous les kilomètres qu'il a couru dans sa carrière, on arriverait à faire quatre fois le tour de la terre !!! 139 Raids, deux fois vainqueur de la coupe du Monde d'ultra-Marathon, plus de 180.000 km en courant dans les quatre coins du globe Karim est né au Maroc, dans les environs de Casablanca. A l'âge de 15 ans il rejoint ses deux grands frères en France, dans la petite ville de Tonnerre en Bourgogne. Passionné par la boxe, il fera 30 combats en 15 ans, dont 28 victoires, un match nul et une seule défaite. C'est à son travail, chez Thomson, que Karim rencontre le photographe des deux premières éditions du Marathon des Sables. Ce collègue lui montre les photos de la course dans le désert. C'est le coup de foudre, Karim est subjugué par cette course extrême de 250 km qui se déroule dans son pays, où on ne vous donne rien à manger, juste de l'eau, Un vrai défi qu'il se jure de relever Karim s'entraine comme un fou, il court 42 km par jour quatre fois par semaine ! Au lieu de prendre le bus pour rentrer du travail, il fait le chemin en courant. Il perd énormément de poids, sa famille s'inquiète pour lui Lui, il s'entraine et veut atteindre le but qu'il s'est fixé. Après une première expérience au Marathon des Sables, Karim deviens un spécialiste des raids et des courses de longue distance. On le retrouvera dans tous les déserts du globe, dans les plus hautes altitudes et les jungles les plus profondes. Ce coureur ne se lasse jamais et passe sa vie à relever les défis les plus fous. Karim est aussi un coureur humanitaire, n'hésitant pas à amener son nom au soutien des causes les plus nobles. Quand on feuillette son album photo, on le voit toujours auprès des populations locales, des enfants, Deux jours avant le Tremblement de terre et le Tsunami, il courait le marathon de Tokyo. Une catastrophe qui l'a énormément touché. Un coureur au grand cœur ! Qui d'ailleurs soutient l'association «Droit au Cœur» sur ce 26ème Marathon des Sables. Une aventure que L'Opinion vous invite à suivre du 1er au 11 Avril 2011.