Les nouvelles négociations commerciales entre le Maroc et l'Union européenne sont dans le viseur d'un groupe d'eurodéputés et du Polisario. Les deux estiment que les tractations contreviendraient à l'arrêt du CJUE du 21 décembre 2016. Le Front a même poussé la barre de ses revendications un peu plus haut en réclamant un accord séparé avec l'UE. Les négociations, initiées depuis mai, entre le Maroc et l'Union européenne pour la conclusion d'un nouvel accord commercial qui soit conforme avec la décision de la CJUE du 21 décembre 2016 sont à priori sur la bonne voie. En témoigne la campagne lancée conjointement par des eurodéputés du groupe Les Verts et la direction du Polisario en vue de convaincre la Commission européenne de suspendre toute discussion avec le royaume. Les premiers estiment que la poursuite des négociations UE-Maroc tend à «normaliser l'occupation du Sahara occidental». Ils ont également pointé du doigt le «silence complice» des Vingt-huit. Quant au Front, il a dépêché à Bruxelles une délégation féminine qui s'est réunie mardi avec de hauts fonctionnaires de la Commission européenne, indique l'agence Europa Press. Accord commercial UE-Polisario ? Au siège de l'UE, elles ont essentiellement revendiqué la conclusion d'un accord commercial entre l'Union européenne et le mouvement séparatiste, ajoute la même source. Une requête qui ne devrait pas surprendre, d'autant qu'elle cadre parfaitement avec les menaces proférées par l'avocat du Polisario, le français Gilles Devers, à l'encontre des sociétés européennes installées au Sahara. Au lendemain du verdict du CJUE du 21 décembre, il a déclaré à un média espagnol son intention de déposer plainte contre ces entreprises sous prétexte qu'elles contreviendraient à l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne. Très sûr de lui, Me. Devers a expliqué que les sociétés n'ont d'autre choix que de se plier aux dictats du Polisario, et ce «en négociant avec nous ou en quittant le Sahara». Des menaces restées depuis sans suite. A Bruxelles également le plaidoyer de la délégation féminine a peu de chance de persuader les Vingt-huit. En témoigne les déclaration pessimistes d'une membre du groupe à l'agence Europa Press à l'issue de ces réunions avec des fonctionnaires de la Commission européenne : «à court terme, personne ne va changer son point de vue».