Le Maroc serait-il sur le point de remporter la bataille post-verdict de la Cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre 2016 ? Les agitations des partisans du Polisario au Parlement européen laissent à penser que les négociations entre Rabat et Bruxelles en vue de dépasser cet obstacle seraient sur la bonne voie. La cordialité a marqué de son empreinte la dernière visite de Nasser Bourita à Madrid. Le ministre des Affaires étrangères et son homologue espagnol, Alfonso Dastis, avaient donné l'impression qu'ils jouaient la même partition. Même l'épineux dossier du verdict de la Cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre 2016, n'avait empêché les deux ministres de conclure leur réunion en harmonie. Lors d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie marocaine s'est dit confiant en l'issue du dialogue entre Rabat et Bruxelles, et ce afin de «protéger l'essentiel de cette association entre le Maroc et l'UE et de prendre en considération les intérêts stratégiques des deux parties». Le site d'information Tout sur l'Algérie (TSA) explique dans un article les raisons de la confiance de Nasser Bourita, avançant que les négociations entre le royaume et l'Union européenne en vue de dépasser l'obstacle de l'arrêt de la CJUE seraient sur la bonne voie. La publication assure que la Commission européenne a pu obtenir, le 19 avril, le feu vert de l'UE pour négocier avec Rabat les «adaptations» des accords conclus avec le royaume afin qu'ils soient conformes au verdict de la CJUE. Le lobby pro-Polisario s'agite Ainsi, le problème du «consentement du peuple du Sahara occidental» exigé par la Cour pourrait être remplacé par «le consentement de la population du Sahara occidental», précise la même source. Une modification à même d'accorder au Maroc l'opportunité de placer les élus locaux, députés et conseillers de la province comme les représentants des habitants. Une solution parfaitement conforme à la décision de la CJUE de ne pas reconnaître la légitimité du Polisario pour représenter les Sahraouis. «La Cour rejette donc le recours du Front Polisario pour défaut de qualité pour agir», précisait le verdict. Une mention dans l'énoncé qui échappe aux eurodéputés qui inondent de questions et de messages la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et d'autres commissaires de la Commission européenne. Le dernier acte de cette série s'est produit le 17 mai avec une mise en garde de l'Intergroupe sur le Sahara occidental au Parlement européen contre toute tentative de «contourner l'arrêt de la CJUE» rendu le 21 décembre dernier, qualifiant un tel plan de «surprenant et inquiétant» à la fois, rapporte l'agence de presse du Polisario. L'intergroupe a par ailleurs averti la Commission de ne pas confondre le «peuple du Sahara occidental» avec la «population du Sahara occidental».