La Cour de justice de l'UE (CJUE) et le Tribunal sud-africain du port Elizabeth ont été instrumentalisés dans un contentieux politique que seule l'ONU est habilitée à régler. En l'espace de quelques jours seulement, deux décisions viennent d'être annoncées en faveur du Polisario, contre le Maroc. La première est tombée, le 23 février 2018 en Afrique du Sud, validant la vente aux enchères d'une cargaison de phosphate du Groupe OCP saisie depuis mai 2017. La seconde a été publiée par la CJUE, le 27 février 2018, concernant l'accord de pêche qui ne s'appliquerait pas, selon l'un des avocats généraux de cette juridiction, sur le Sahara. Première réaction des responsables marocains directement concernés par ces dossiers : » Ce sont des positions qui étaient attendues « . Le mot » position » n'est pas fortuit. D'une part, le Royaume s'est habitué, depuis longtemps, à l'engagement politique, aveugle, de l'Afrique du Sud en faveur du Polisario. Peut-être que cet aveuglement changera-t-il avec le nouveau Président sud-africain, Cyril Ramaphosa. D'autre part, à chaque fois qu'il en trouve l'occasion, l'avocat général de la CJUE, le Belge Melchior Wathelet, verse dans un acharnement contre le Maroc que seule la partialité politique pourrait justifier. Son dernier » verdict » s'apparente à une blague belge puisqu'il répond à une demande des Britanniques formulée avant le Brexit. Outre cet anachronisme ridicule, toute cette affaire est née d'une plainte déposée par Western Sahara Campaign (WSC), une association fondée par des » Polisariens « , que la CJUE qualifie dans son argumentaire d' » organisation bénévole indépendante « . Ce n'est donc pas étonnant que personne ne prend au sérieux Melchior Wathelet. Le Maroc et l'UE tiennent à leur partenariat stratégique Dans une déclaration conjointe signée par la haute représentante de l'UE pour les Affaires estrangères et la politique de sécurité́ et vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, et le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, les deux parties affirment avoir « pris connaissance de l'arrêt rendu ce jour (ndlr, 27 février 2018) par la Cour de justice de l'Union européenne au sujet de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne ». Les deux parties confirment « leur attachement au partenariat stratégique entre le Maroc et l'Union européenne et leur détermination à le préserver et à le renforcer ». Dans ce sens, ajoute la déclaration conjointe, elles sont convenues de « poursuivre le renforcement de leur dialogue politique et de préserver la stabilité de leurs relations commerciales » et restent « déterminées à préserver leur coopération dans le domaine halieutique ». Elles expriment aussi « leur volonté́ de négocier les instruments nécessaires relatifs au partenariat halieutique ». Concernant la question du Sahara, les deux parties réaffirment leur soutien au processus des Nations unies et appuient les efforts du Secrétaire général afin de parvenir à une solution politique définitive. Les vraies « affaires » Melchior Wathelet auraît dû s'intéresser aux cris d'alerte lancés par des organisations et des organismes réellement indépendants qui multiplient les rapports sur la vocation terroriste du Polisario et de ses dirigeants. Ceux-là mêmes que de nombreuses voix tout aussi indépendantes accusent de détournement des aides humanitaires destinées aux séquestrés de Tindouf, sans qu'aucune juridiction européenne réagisse.