En décidant de renvoyer l'affaire du navire «Cherry Blossom» au fond, la cour sudafricaine rend une décision éminemment politique et commet un grave abus de pouvoir, estime ce jeudi le Groupe OCP dans un communiqué relayé par la MAP, où il dénonce notamment «une grave ingérence politique». «Non seulement elle (la cour) s'arroge une compétence à statuer qui contrevient aux principes élémentaires du droit international mais, de surcroît, sa décision constitue une ingérence politique dans le processus mené sous l'égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies», déplore le géant des phosphates. OCP et sa filiale Phosboucraa dénient également à la cour sud-africaine toute légitimité à se prononcer sur le fond d'une affaire suivie au plus haut niveau international, poursuit le communiqué. Le 1er mai dernier, suite à une requête adressée par le Polisario, un juge sud-africain avait ordonné la saisie conservatoire d'une cargaison de phosphate en provenance de Phosboucraa, se traduisant par une immobilisation du navire à Port Elizabeth. Cette requête était fondée sur des allégations purement politiques, rappelle la même source. «Cette décision préliminaire interfère dangereusement dans le processus international en cours sous l'égide du Conseil de sécurité des Nations unies, alors que la cour panaméenne, saisie pour les mêmes motifs par le Polisario, avait statué le 5 juin 2017 sur son absence de compétence juridictionnelle à entendre le dossier sur le fond.» Tout en qualifiant la décision de la justice sudafricaine d'«usage biaisé et abusif du droit», l'OCP et sa filiale considèrent que la cargaison saisie en Afrique du Sud est l'objet d'un acte de «piraterie politique» commis sous couvert judiciaire. Une lettre de dénonciation en ce sens a été déposée au registre de la cour sudafricaine, conclut la même source.