Les exposants à la 12ème édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) ont une vitrine parfaite pour faire découvrir au public leurs produits. Rabia Marzouk a décidé de créer une coopérative pour mettre en avant le safran, produit phare de sa région d'origine. Détails. Au Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) ayant lieu du 18 au 23 avril à Meknès, nombreux sont les exposants qui tentent de faire valoir leurs produits. Certains se démarquent avec simplicité, c'est le cas de la coopérative de Rabia Marzouk : «L'Or rouge de Taliouine». Les badauds s'arrêtent pour gouter aux produits à base de Safran, tels que le miel au safran, amlou au safran, entre autres ou pour s'acheter des produits cosmétiques à base de cette épice. Rabia est une femme ambitieuse et amoureuse du safran : «Depuis que j'étais toute petite, je le collais dans les pages de mes cahiers», confie-t-elle à Yabiladi. Après son baccalauréat, elle se marie et arrête ses études, «comme c'est le cas pour la plupart des femmes originaires de Taliouine». Sa passion pour le safran la pousse à travailler dans une coopérative exclusivement masculine. «90% du travail pour produire le safran est fait par les femmes, les hommes ne s'occupent que de l'irrigation. Mais avec le plan Maroc Vert, le goutte-à-goutte a remplacé le travail masculin. C'est à ce moment-là que j'ai pensé à créer une coopérative entièrement féminine», explique la femme de 32 ans. Taliouine, la région du safran Rabia Marzouk travaille actuellement avec 50 agriculteurs de Taliouine (à 80km de Taroudant, région Souss Massa) et 30 femmes. Pour y arriver ce n'était pas chose simple comme le raconte la maman de trois enfants. «Je viens d'une région qui est très conservatrice. C'est difficile pour une femme de sortir et aller au souk pour vendre et voir le produit. Heureusement, j'ai un mari qui me soutient dans mes ambitions et ma famille aussi m'a beaucoup aidé», tient-elle à préciser avec fierté. La région de Taliouine est connue pour être riche de safran. «C'est un savoir transmis de père en fils. Je n'ai fait que perpétuer la tradition et la commercialiser. Je voulais le vendre de la bonne manière», ajoute Rabia Marzouk. «Les produits dérivés tels que le miel, amlou ou le couscous au safran, ce n'est pas nouveau. C'est nos grands-parents qui faisaient ça». La persévérance de la présidente de la coopérative a fini par payer, puisque les institutions de la région, telles que l'office de l'agriculture oule siège de la région Souss-Massa-Drâa ont participé à l'essor de cette coopérative. «Ca fait plus de dix ans qu'on participe au SIAM, et nos clients sont réguliers, j'en suis très fière», ajoute Rabia Marzouk. «Aziz Akhannouch, qui était président de la région à une époque a favorisé l'essor du safran. Quand il est passé à mon stand cette année, je lui ai parlé du rôle des femmes dans la production du safran, ça l'a fait sourire», conclut-elle en souriant.