Khat Achahid, un mouvement d'opposition à la direction du Polisario, appelle le roi Mohammed VI à appliquer le plan d'autonomie au Sahara. Pour eux c'est la solution pour «sauver» la population des camps de Tindouf. Le congrès du Polisario s'est clos sur l'«élection» très attendue de Mohamed Abdelaziz. Il rempile, pour la 12ième fois consécutive, à la tête du mouvement séparatiste. Les caciques du Front sont également assurés de leur présence au secrétariat général. Ces résultats sont dénoncés par Khat Achahid, animé depuis le Pays Basque, en Espagne, par d'anciens membres fondateurs du Polisario. Pour le mouvement d'opposants, la 14ième messe du Polisario, qui s'est déroulée au «camp Dakhla» est «digne des mises en scène théâtrale des partis uniques pendant la Guerre froide». «Le seul dessein du congrès était de prolonger, pour quatre années supplémentaires, la vie d'une direction corrompue», explique-t-il dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Un appel à Mohammed VI pour sauver les sahraouis de Tindouf Khat Achahid a pris la décision de «boycotter définitivement» l'ancienne-nouvelle équipe aux commandes dans le camp Rabouni. Le mouvement lance également un appel à «tous les citoyens fidèles» pour qu'il en fasse de même. Les frondeurs martèlent que la direction issue du 14ième congrès est «illégitime» et du coup ils expliquent qu' «elle n'a pas le droit de négocier au nom du peuple sahraoui avec le gouvernement marocain pour décider de notre destin et de notre avenir». Le groupe dirigé par Mahjoub Salek invite, par ailleurs, le roi Mohammed VI à «rendre effectif sur le terrain l'autonomie élargie», proposée par le Maroc en 2007 au Conseil de sécurité comme solution du différend territorial. La mise en place de l'autonomie permettra «de sauver nos proches des griffes de cette direction corrompue qui a fait de leurs souffrances un commerce juteux», affirme Khat Achahid. Les opposants demandent l'envoi d'observateurs internationaux à Tindouf Les membres de Khat Achahid lancent également un appel au secrétaire général des Nations Unies et à son envoyé personnel au Sahara occidental. Ils leur demandent de «se concerter avec nous en tant qu'acteurs politiques qui représentent une partie importante de l'opinion publique sahraouie dans les camps et à l'étranger». Les opposants à la ligne prônée par Mohamed Abdelaziz et les siens se disent engagés à chercher une solution au problème «dans le cadre de négociations menées sous l'égide des Nations Unies», et ce «en vue de trouver une solution à un conflit qui n'a que trop duré». Prenant le contre-pied des thèses du Polisario et de ses partisans, Khat Achahid a demandé à l'ONU d'envoyer des «observateurs internationaux dans les camps pour s'assurer» des conditions de vie de la population.