La coalition Printemps de la dignité saisit l'occasion de la Journée internationale du droit à l'avortement pour critiquer la réforme de l'IVG entamée en mai dernier sur recommandations royales. Elle souhaite un élargissement du droit à l'avortement voire sa légalisation totale. Détails. La réforme de l'interruption volontaire de grossesse. Insuffisante, juge la coalition Printemps de la dignité qui souhaite son élargissement à d'autres cas. Elle a critiqué aujourd'hui en marge de la Journée internationale pour le droit à l'avortement la réforme de l'avortement qui n'est autorisée au Maroc qu'en cas de malformation du fœtus, de viol ou d'inceste dans le cadre d'une dépénalisation partielle ordonnée par le roi Mohammed VI en, mai dernier, indique EFE. Dans une conférence de presse, la coalition par la voix de sa coordonnatrice Asmae Mehdi, a déploré que l'amendement ne soit pas élargi aux cas des grossesses non désirées. Selon Asmae Mehdi, les cas proposés dans l'amendement n'apportent pas de solution à un problème de santé publique : celui des femmes et des mineures qui recourent à des méthodes risquées pour des avortements clandestins. Par ailleurs la coalition regroupant plusieurs ONG féministes, a exprimé son indignation de ne pas avoir vu la société civile être associée aux consultations sur l'avortement ordonnées par le roi. Printemps de la Dignité déplore aussi le fait que 4 mois après le lancement de ces consultations, les recommandations ne se soient pas traduites en actions concrètes. 600 à 800 avortements clandestins sont pratiqués tous les jours au Maroc selon les données de l'l'Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (AMLAC). 500 à 600 de ces cas d'avortements clandestins sont pratiqués sous assistance médicale mais le reste se fait en zone rurale avec des méthodes anciennes et risquées. Cette clandestinité s'explique peut-être par la peine de 5 ans de prison prévue par le Code Pénal du royaume en cas de pratique médicale. L'avortement est cependant autorisé dans le cas où la grossesse présenterait un danger pour la vie de la mère. Pour parer ce problème, la coalition Printemps de la dignité a saisi la Journée internationale pour le droit à l'avortement pour lancer une campagne dans laquelle elle réclame la pleine légalisation de l'avortement au Maroc. Dans cette campagne, la coalition compte recueillir le témoignage de femmes et émettre des recommandations qu'elle remettra aux ministères concernées.