La coalition des ONG marocaines « Printemps de la Dignité » a dénoncé, mardi à Rabat, le retard pris dans l'adoption de la réforme sur la loi de l'avortement qui continue, selon cette coalition de féministes, d'être bloquée et ce, depuis un an en raison de l' «absence de volonté politique ». Lors d'une conférence de presse à Rabat, cette coalition rappelle que le nombre d'avortements clandestins quotidiens au Maroc se situe entre 600 et 800, d'où le risque qu'ils encourent aux femmes. Le 15 Mai 2015, rappelle-t-on, un communiqué du Palais Royal avait indiqué que le Maroc allait autoriser l'avortement dans de nouveaux cas, notamment de viol ou de graves malformations et maladies fœtales, au terme d'un vif débat sur le fléau des avortements clandestins dans le royaume. L'avortement dans « quelques cas de force majeure » sera autorisé, notamment lors de « grossesses (qui) résultent d'un viol ou de l'inceste«, ou encore de « graves malformations et maladies incurables que le fœtus pourrait contracter », avait affirmé le communiqué publié au terme d'une audience royale lors de laquelle les ministres de la Justice et des Affaires islamiques ainsi que le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) ont remis leurs avis. La coalition « Printemps de la Dignité » craint que cette réforme ne soit pas adoptée cette année en raison des élections qui s'approchent, et qu'elle devra ainsi attendre la formation du prochain gouvernement.