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Maroc : Fin des restrictions pour les prénoms amazighs et des conditions aux noms « charifs » ?
Publié dans Yabiladi le 17 - 12 - 2014

Janvier 2013, le député Ahmed Zaidi déposait une proposition de loi visant à instaurer une égalité entre les Marocains. Après onze mois d'errance dans les couloirs de la Chambre des représentants, son examen est enfin programmé pour aujourd'hui. Détails du texte.
Est-ce la fin des discriminations entre les Marocains au niveau des prénoms et des noms de famille ? La commission de l'Intérieur et des collectivités locales de la Chambre des représentants examine ce mercredi une proposition de loi, initiée par le député défunt Ahmed Zaidi, abrogeant certaines clauses du dahir n°1-02-239 portant promulgation de la loi n° 37-99 relative à l'état civil, publié au Bulletin officiel du 7 novembre 2002.
Libérer les prénoms amazighs
Le projet appelle les services relevant du ministère de l'Intérieur, à lever les restrictions encore en vigueur, devant les parents qui choisissent des noms amazighs pour leurs enfants, et ce, conformément au préambule de la constitution du 1er juillet 2011. Un passage précisant que l'identité nationale est «indivisible», «Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen».
Par ailleurs, l'article 5 de la loi fondamentale a érigé l'amazighe au rang de «langue officielle de l'Etat» et un «patrimoine commun à tous les Marocains sans exception».
Disparitions des restrictions devant les noms dits «charifs» ?
Le dahir n°1-02-239, consacre, en effet, que les Marocains ne sont pas logés à la même enseigne. A l'heure de choisir un nom de famille classé dans la catégorie de «charifs», le demandeur doit fournir les documents suivant : «une attestation du Naquib des chorfas correspondant ou, à défaut de Naquib, par un acte adoulaire», exige l'article 20 de la loi 37-99 de l'état civil.
La proposition d'Ahmed Zaidi entend abroger un texte qui instaure une discrimination entre les citoyens avec d'un côté une sorte d'aristocratie des «chorfas», et de l'autre, le reste de la population de rang -ou de sang- inférieur. Mais reste à savoir si cette réforme sera adoptée ? C'est loin d'être gagné car certains relais du pouvoir, en l'occurrence les zaouïas et les familles dites «charifas», font front contre toute remise en cause de leur statut hérité depuis des siècles. Ces entités, très influentes en politique et en économie, sauront-elle accepter d'être dépossédées de «leurs privilèges» ?


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